Une étude interne de la BCE révélée par l’hebdomadaire allemand Die Zeit indique que le montant total des dépréciations d’actifs passés par les banques s’élèverait à 320 milliards de dollars. La banque centrale estime par ailleurs le montant des appels au marché pour obtenir de nouveaux capitaux à 230 milliards de dollars.
Ces estimations émanent d’une institution européenne, mais la crise trouve sa source aux Etats-Unis et y fait toujours des ravages. On apprenait ainsi ce mercredi que Wachovia, la cinquième banque américaine, doublait quasiment son évaluation de perte pour son premier trimestre, à 708 millions de dollars. Les salariés du secteur financier sont les premiers concernés par les difficultés des établissements bancaires. Morgan Stanley a fait part en début de semaine de son intention de réduire de 5% ses effectifs en 2008, un agrégat à ajouter aux 3.000 postes supprimés depuis octobre dernier. Selon la chaîne CNBC, Lehman Brothers et JP Morgan préparent eux aussi des plans de licenciements massifs.
« Les États-Unis demeurent l’épicentre du phénomène, le marché américain des subprime ayant été à l’origine du relâchement des normes de crédit et le premier à subir les complications issues des produits de crédit structurés liés à ce secteur. Cela étant, les institutions financières d’autres pays n’ont pas été épargnées, du fait des mêmes conditions financières mondiales pas trop favorables« , expliquait le Fonds Monétaire International dans une note publiée début avril.
Citigroup, établissement bancaire le plus affecté par la crise des subprimes, a pour sa part supprimé plus de 13.000 postes depuis le mois de janvier. A court de capitaux, elle lance actuellement un nouvel appel au marché, le neuvième depuis le mois de novembre. La banque a, lors d’un précédent épisode, eu recours à des fonds souverains auprès desquels elle a levé pas moins de 12,5 milliards de dollars.