Nombre d’entrepreneurs souhaitent s’implanter au Canada, en pleine sortie de crise. Un parcours semé d’embûches.
Dans un contexte économique particulièrement morose, le Canada tire son épingle du jeu. L’économie y a crée en avril 58.000 emplois, tandis que le taux de chômage a reculé, à 7,6%. Ces chiffres démontrent la bonne santé des sociétés dans le pays, qui renforce son attractivité. Les secteurs de la finance, de l’immobilier et de l’assurance enregistrent les plus fortes hausses.
La reprise économique provoque par ailleurs une réelle volonté des entrepreneurs à faire affaire avec des firmes étrangères, les pays européens étant fortement « concurrencés » par les pays émergents. « La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un niveau d’optimisme encourageant au sein de la communauté des entrepreneurs », explique au quotidien 24 Heures Gail Cocker, vice-présidente en charge des services aux entreprises à la Banque de Montréal.
Choisissez votre statut
Fortement impliqué dans l’activité d’un continent stratégique sur l’échiquier économique mondial, le Canada est cependant à aborder avec précaution dans le cadre d’une implantation: en effet, chacune des provinces fixe un certain nombre de règlements propres à leur territoire, complexifiant l’appréhension de l’environnement juridique au sein duquel vous serez potentiellement amené à évoluer. Les autorités canadiennes distinguent les investisseurs des entrepreneurs et des travailleurs autonomes: si vous souhaitez faire affaire sur place, vous devrez donc choisir au préalable un de ces statuts.
Pour investir, vous pouvez bénéficier du programme gouvernemental dédié à l’immigration des investisseurs, ayant pour objectif d’encourager les gens d’affaires expérimentés à investir 800.000 dollars canadiens dans l’économie et à devenir des résidents permanents. Vous pouvez également devenir propriétaire ou gérant d’une entreprise, avec au moins 300.000 dollars canadiens. Vous pouvez enfin, si vous correspon-dez aux critères d’éligibilité, créer votre propre emploi sur place, un dispositif étatique étant également proposé. Une expérience professionnelle significative est, dans tous les cas, indispensable.
Ciblez votre région
Cinq grandes régions structurent le Canada, chacune possédant une spécificité particulière. Le Canada atlantique regroupe ainsi 17 universités, l’éducation secondaire caractérisant la région: la proportion de travailleurs détenant une formation postsecondaire est plus élevée qu’aux États-Unis ou dans le reste du Canada (17.000 diplômes délivrés par an), et le turn-over y est plus faible que dans les autres régions: les salariés restent chez employeur 100% plus longtemps que leurs homologues américains !
Le Nord constitue pour sa part la terre de l’aventure et des matières premières (pétrole, gaz, diamants, poissons): de nombreuses majors pétrolières américaines y sont implantées. 100 milliards de dollars canadiens doivent prochainement être investis dans la région, notamment au travers d’un gigantesque pipeline ou dans l’exploration d’uranium. L’activité économique y est fortement pourvoyeuse d’emplois. L’Ontario se positionne pour sa part comme un environnement propice aux affaires, les incitations publiques et le faible taux d’imposition des sociétés contribuant à l’attractivité économique de la région. 59% des sièges sociaux sous contrôle étranger et 40% des sièges sociaux canadiens y sont implantés: l’Ontario devra donc occuper donc une place incontournable dans le plan de démarchage que vous déploierez.
Parmi ces territoires d’entreprises, citons également l’Ouest, qui regorge, à l’instar du Nord, de ressources naturelles. 32% du produit intérieur brut canadien émane de cette région, où 83% des chefs d’entreprise déclarent que leur société est rentable. La montée en puissance de la part occupée par la recherche et développement dans l’économie s’avère toutefois plus compliquée que prévu. Quant au Québec, il donne – non sans mal – accès à un marché de 110 millions de consommateurs dans un rayon de 1.000 kilomètres.
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