La Banque d’Angleterre (BoE) a présenté aujourd’hui un plan destiné à rassurer les institutions financières; les opérations de refinancement entre banques étant grippées depuis l’été dernier, ce qui avait été à l’origine des déboires de la Northern Rock. Les banques vont pouvoir échanger auprès de la BoE des emprunts immobiliers contre des emprunts d’Etat, des titres considérés au contraire comme très sûrs, et qu’elles utiliseront ensuite pour se refinancer. Les crédits immobiliers sont en effet très difficile à vendre actuellement, en raison du caractère incertain qui les caractérise. La crise financière trouve d’ailleurs sa source dans les défauts de paiement d’emprunteurs américains. L’opération, qui se déroulera sur six mois à destination des banques, se caractérisera par l’injection de 50 milliards de livres, soit 63 milliards d’euros, dans le système.
« Nous essayons de dénouer la crise afin que les banques puissent mettre des fonds à disposition dans le système financier britannique… (La BoE) prêtera de l’argent, il faut donc qu’il soit remboursé, et nous prendrons en garantie des obligations mais l’idée sous-jacente est que cela ouvrira le marché« , a indiqué le ministre britannique des Finances Alistair Darling lors d’un entretien télévisé. A travers cette opération, la BoE espère que les établissements bancaires répercuteront auprès de leurs clients la baisse de son principal taux directeur, passé de 5,75% à 5% au début du mois. Il s’agit également de détendre les conditions d’octroi de prêts, notamment auprès des particuliers primo-accédants, qui éprouvent de nombreuses difficultés à financer l’achat de leur logement. L’objectif est enfin, via cet apport de liquidités et de conditions plus favorables, de soutenir la croissance britannique, prévue selon le FMI à 1,4% pour l’année 2008 contre 3% l’an dernier.
Selon le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, « les conditions financières semblent rester en France un peu meilleures que la totalité du reste de la zone euro. Elles restent encore en termes relatifs extrêmement favorables, elles restent en termes absolus très favorables« . Si l’on en croît l’institution, le crédit se porte mieux dans l’Hexagone que dans le reste de l’Europe, chiffres à l’appui. Outre-Atlantique, la crise n’est pas non plus terminée, comme en témoigne le résultat net de Bank of America, en chute de 77% sur l’année en raison de fortes dépréciations d’actifs.