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Après les JO 2024, comment ces bars abordent la rentrée

4 min de lecture

Inflation, fréquentation, communication… Quelles sont les priorités des managers de bars en cette rentrée ? Après un été marqué par les Jeux olympiques en août, incitant de nombreux établissements à rester ouverts, focus sur quatre bars pour faire le point sur les enjeux des prochaines semaines.

Numéro 10 Pigalle (Paris 9ème)

Aksel Ohannesyan (Numéro 10 Pigalle)

Aksel Ohannesyan

Chez Numéro 10 Pigalle, un établissement de la rue Frochot ouvert de 9 heures du matin jusqu’à minuit ou 2 heures, qui propose une large offre de caféterie, des smash burgers le midi et soir, ainsi qu’un salon de tatouage, l’équipe a profité de ne pas avoir de restrictions de circulation dans le quartier. Cet été, des touristes ont pu déguster des burgers et des bières, tandis que la course cycliste organisée dans le quartier de Montmartre les 4 et 5 août 2024 a bénéficié au bar-restaurant.

Pour la rentrée, l’objectif est de “parvenir à conserver les mêmes prix malgré l’inflation”, avec une formule smash burgers et frites à 10 euros. Quatre recettes sont proposées. Il s’agit du principal challenge de l’équipe, qui souhaite aussi drainer davantage de clients le matin grâce à une offre de jus frais (gingembre, carottes, épinards…) Les shots, eux, continuent à bien fonctionner, à l’instar du classique Orgasme (Bailey’s, Peppermint).

Patoche (Paris 18ème)

Alex Della Chiara et Jérémie Normand (Patoche)

Alex Della Chiara et Jérémie Normand

Malgré un emplacement en plein cœur de Montmartre, la microbrasserie Patoche n’a pas senti d’effet JO particulier. “Ils n’ont pas changé grand chose. L’été s’est passé de manière classique”, observe Alex Della Chiara, cofondateur du brewpub. Pour la rentrée, l’effectif passe à 4 personnes à temps plein.

“On aborde cette saison de manière plutôt positive, avec une nouvelle employée au bar, ce qui nous permettra de nous concentrer sur l’amélioration de la brasserie”, poursuit le manager, dont l’un des autres objectifs est de mieux se faire connaître auprès des Parisiens. L’attractivité du bar doit être renforcée. Le merchandising sera, lui, étoffé.

L’offre de bières, avec des produits fabriqués sur place (des ateliers sont proposés sur Wecandoo), est fréquemment renouvelée, comme l’illustre la bière Mexicolancourt, une Mexican lager (5,9%), très citronnée et rafraîchissante, dans l’esprit d’une bière de soif. 400 citrons ont été utilisés pour réaliser 500 litres de bière. Coup de cœur pour la L’envol du faucon (5%), une saison au thé rooibos, assez longue en bouche, et pour la Langue de brut (6%), une brut IPA au houblon néo-zélandais Enigma. Une bière vineuse au nez, portée sur le raisin blanc; et assez sèche en bouche avant plus de puissance en fin de bouche. “Je voulais une bière dans l’esprit champenois, et très aromatique”, illustre Jérémie Normand, le brasseur de Patoche.

Express de Lyon (Paris 12ème)

Romain Barthelemi (Express de Lyon)

Romain Barthelemi

A l’Express de Lyon, un bar à bières situé au pied de la gare de Lyon, la fermeture estivale a été décalée mi-août. “Durant les Jeux olympiques, l’activité a compensé en partie la perte des clients parisiens et des touristes qui viennent habituellement nous voir”, observe Romain Barthelemi, co-gérant.

Même si, ces dernières années, l’activité a baissé certains jours suite à l’essor du télétravail, le bar attend la reprise des nombreux bureaux présents dans le quartier, pour soutenir sa formule déjeuner (plat et dessert) et bénéficier des afterworks, autour de bières craft.

Fin août, une nouvelle bière éphémère, l’Even More Piggy (6,8%), a été branchée (6,20 euros le demi). Brassée par la brasserie lorraine Piggy Brewing Company, connue des beer geeks pour ses recettes originales, elle consiste en une IPA au piment sélectionné par l’entreprise spécialisée en sauces piquantes Molho Molho. Le piment est très doux, et se diffuse lentement au fil de la dégustation, tandis que le côté houblonné propre aux IPA reste en retrait.

The Royal Pub (Marne-la-Vallée)

Vincent Mormin (The Royal Pub)

Vincent Mormin

A Disney Village, The Royal Pub entre dans sa deuxième année avec son concept de pub-restaurant anglais. Le bar vit au rythme des parcs d’attractions, avec un mois de septembre traditionnellement plus calme, même si les vacances scolaires sont décalées en Espagne, la rentrée y ayant eu lieu le 7 septembre.

Après un mois de juillet en demi-teinte dans le resort, la fréquentation a mieux repris en août, en dépit des quelques jours au cours desquels Disneyland Paris a été moins fréquenté. “Avec cette opportunité d’être plus au calme, les visiteurs sont très vite revenus”, s’amuse Vincent Mormin, le directeur du Royal Pub.

La priorité consiste à préparer les prochaines échéances fortes de Disney Village, dont les vacances scolaires de la Toussaint et la saison d’Halloween, avec du personnel renforcé pour cette occasion, et un rang supplémentaire. Il en sera de même à Noël, une saison phare à Disneyland Paris. “La saison s’allonge”, constate Vincent Mormin, le creux habituel du mois de janvier n’étant désormais plus concentré que sur quelques jours, et non plus jusqu’au début des vacances de février.

Durant les Jeux olympiques, plus de touristes en Ile-de-France

D’après le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, après un mois de juillet qualifié de “ralenti”, le nombre de touristes étrangers a progressé de 13% sur un an, au cours de la période des JO (du 26 juillet au 11 août 2024), à Paris et dans sa région. 1,4 million de touristes domestiques ont pris la direction de l’Ile-de-France, en progression de 27%. Les chiffres des Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre, ne sont pas encore connus.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Image de couverture générée par intelligence artificielle (ChatGPT)

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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