Nouveaux propriétaires, nouveau menu, même concept : le Little Red Door, l’un des bars à cocktails phares de Paris, a rouvert ses portes le 1er juillet.
Dans le 3ème arrondissement de Paris, rue Charlot, en apparence, rien n’a changé au Little Red Door. Le portier, Laurent, est toujours en poste. La petite porte rouge n’a pas bougé. Pourtant, ce bar à cocktails créé en 2012, régulièrement classé dans le haut des classements internationaux (6ème dans le dernier World’s 50 Best bars), compte de nouveaux propriétaires. Hyacinthe Lescoët et Hugo Gallou, les fondateurs du bar à cocktails The Cambridge Public House, situé dans le même arrondissement, sont les nouveaux dirigeants.
Au cours des derniers mois, le Little Red Door a été marqué par des dissensions internes, le départ de deux de ses managers (Alex Francis et Barney O’Kane, qui ouvriront prochainement leur bar à Paris), un redressement judiciaire et une période de transition.
Pour cette nouvelle étape, “l’objectif est d’avoir un business sain et viable financièrement”, souligne Hyacinthe Lescoët. L’effectif montera à 14 personnes, dont sept issues de l’ancienne équipe. “Chaque bar disposera de son équipe et de son concept”, poursuit le manager.
Un menu renouvelé tous les trois mois
La typo et l’identité visuelle du Little Red Door demeurent. Réalisé en quelques semaines, “Twisted mirrors : alterations and wonders”, le premier menu de la nouvelle équipe, compte dix cocktails création (18 euros chacun).
La liste détaillée des ingrédients et leur pourcentage dans la recette sont mentionnés, tout comme le volume, le taux d’alcool, l’acidité, le taux de calories ou l’empreinte carbone et le score environnemental de chaque cocktail. La note attachée au profil social des fournisseurs est également mentionnée. Contrairement à l’ancienne formule, le menu changera plus régulièrement, tous les trois mois.
Parmi les créations de “Twisted mirrors : alterations and wonders”, coup de cœur pour le Poisson Maison Melon : melon, verveine citronnelle, cognac, rhum agricole et apéritif à base de noix. Un long drink, finement pétillant, résolument porté sur le melon. Le fruit est très présent, et apporte de la fraîcheur. On peut déceler, en deuxième bouche, des notes oléagineuses. Il y a beaucoup de gourmandise. Des arômes de citronnelle sont davantage présents en fin de bouche.
Des cocktails classiques repensés
Trois cocktails sans alcool (12 euros) sont présents, tout comme cinq cocktails “House specials”: des cocktails classiques, revisités autour d’une herbe, d’une fleur et d’une céréale. Trois de ces drinks peuvent être commandés à emporter : negroni, martini, old fashioned (500ml, 48 euros).
Le nouvel old fashioned du Little Red Door se compose de sobacha (sarrasin toasté), de bourbon Woodford Reserve, de whisky Michter’s, de bitter Angostura et d’un édulcorant. Du sirop de sucre est utilisé dans le cadre de la préparation. Le sobacha a été infusé à chaud dans de l’eau. L’eau de sobacha est utilisée pour la dilution de ce cocktail prébatché, et conservé sous un freeze court. “Il s’agit d’un cocktail assez puissant, correspondant à ce qu’on attend d’un old fashioned”, ajoute Pierre, bartender. Au nez, le cocktail est très céréalier, marqué par le sarrasin. De chaleureuses notes toastées s’en dégagent, avant une certaine fraîcheur et de l’amertume. La robe du cocktail est assez opaque. Le drink, assez dense, se caractérise par sa texture, marquée par le grain. Il devient plus long en milieu de bouche.
Par rapport aux précédents menus du Little Red Door, moins de cocktails seront préparés à l’avance. “On remet du fun dans l’équipe, et plus de shake”, illustre Hyacinthe Lescoët. Le laboratoire situé dans le 19ème arrondissement de Paris a néanmoins été conservé. Le bar restera ouvert tout au long de l’été.
60 rue Charlot, 75003 Paris
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