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La filière française du jeu vidéo réaffirme ses atouts

3 min de lecture

Le succès de l’édition 2023 de la Paris Games Week a permis de remettre en lumière la puissance économique du secteur du jeu vidéo.

Le président de la République Emmanuel Macron a apporté son soutien à un projet de musée du jeu vidéo imaginé à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), après moult tentatives avortées en la matière, tandis que le ministre de l’Economie, Bruno le Maire, a arpenté les allées de la Paris Games Week, le grand salon français du secteur, organisé du 1er au 5 novembre avec plus de 180 000 visiteurs, en hausse de 21% sur un an pour le retour au format traditionnel de cet événement organisé par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), qui en est propriétaire, en partenariat avec Comexposium. Au total, six ministres et secrétaires d’État ont arpenté les allées du salon, qui a réuni 142 exposants.

De quoi réjouir le président du Sell, James Rebours, qui rappelle l’importance de la filière française du jeu vidéo : “nous avons des écoles reconnues à l’échelle mondiale, avec douze acteurs importants en termes de formation. Il faut une vingtaine de métiers autour de chaque titre, en appréhendant les dimensions technologiques et créatives. Par ailleurs, il y a une floraison de studios en France, en plus de champions tels qu’Ubisoft. Contrairement à d’autres industries, pour qu’un jeu puisse réussir, il doit avoir une portée mondiale, et non pas locale. Les jeux vidéo étant des œuvres collectives, il n’y a toutefois pas de créateurs forcément identifiés.”

En 2022, le jeu vidéo a généré 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit “le premier marché des biens culturels en France.” Le secteur a notamment connu un coup d’accélérateur sous l’effet des confinements de 2020-2021, qui ont induit davantage de temps passé à la maison, et un rapprochement des générations. La France compte 39,1 millions de joueurs, soit 72% de la population; lesquels s’adonnent à leur passion sur trois supports : les consoles (2,6 milliards d’euros de ventes), les PC (1,5 milliard) et les mobiles (1,4 milliard). Sur les smartphones, les jeux vidéo sont néanmoins concurrencés par d’autres usages, dont les réseaux sociaux.

Des jeux vidéo coups de cœur

Parmi les jeux vidéo présentés, des titres estampillés made in France étaient mis en valeur dans un espace dédié aux jeunes pousses, comme chaque année. Anomalie Studio a conçu “A last song”, un jeu de mécanique musicale consistant à s’adonner à différents accords pour disposer de pouvoirs, et redonner vie à des plantes. Le jeu est en développement depuis six ans.

Coup de cœur pour “Hide the corpse”, un jeu développé par Realcast, issu d’un projet de fin d’études à l’Isart, qui consiste à cacher un cadavre, avec un équipement de réalité virtuelle. La sensation de poids est reproduite au moyen d’un retour haptique via les manettes. “Hide Rooms Management” consiste pour sa part en un jeu de gestion, consistant à construire et à assurer la programmation, ainsi que la vie de l’entreprise, d’un cinéma sur une période allant des années 1930 à nos jours. On se rapproche d’un “RollerCoaster Tycoon”, dans l’esprit.

Plus surprenante était la présence d’un stand de la Gendarmerie nationale au sein du hall 1 de la Porte de Versailles, l’espace principal de la Paris Games Week. Objectifs affichés par l’institution : recruter, améliorer l’image de la gendarmerie, faire connaître ses efforts en matière de lutte contre le harcèlement, et mettre en avant le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend), crée il y a deux ans. “Nous faisons de la prévention quant au hameçonnage et au phishing, et nous démontrons que la gendarmerie a toute sa place sur le numérique”, indiquent ses représentants. Avec, en prime, la présence de gendarmes dans les allées du salon.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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