Dans le quartier parisien de Montmartre, le bar à cocktails Lost Generation mise sur un menu court, et des choix tranchés.
Dans le 18ème arrondissement de Paris, rue des Trois Frères, en plein cœur de Montmartre, une microbrasserie, Patoche, a ouvert il y a quelques mois. Avec pour recommandation de son équipe de découvrir un autre nouveau venu dans le quartier, le bar à cocktails Lost Generation, ouvert en septembre 2022.
On se laisse volontiers intriguer par le ton Art déco des lieux, et l’esprit cosy qui en découle même si les lieux se prêtent bien à une ouverture sur la rue. Le nom du bar renvoie à une expression employée par Gertrude Stein (1874-1946), une poétesse qui avait employé le qualificatif de “lost generation” pour désigner des auteurs américains exilés à Paris durant l’entre-deux guerres. Un clin d’oeil aux “années folles” parisiennes voulu par le propriétaire du bar, Romain de Saussure, qui a longtemps officié pour Experimental Group avant de s’orienter vers l’hôtellerie, la restauration et des escapades en Indonésie et en Colombie.
Les choix du manager
La carte du bar est volontairement courte – sept cocktails. Parmi lesquels un clin d’œil au demi de bière, puisque La Patoche est un drink élaboré avec du moût de bière issu de la microbrasserie située sur le trottoir d’en face. “Le moût est la première étape du brassage”, rappelle Romain de Saussure, qui s’emploie à être résolument pédagogue. La douceur du liquide qu’il reçoit laisse augurer de la suite, lors de la dégustation du cocktail, également composé de miel, de rye whisky (Rittenhouse 50), d’un bitter Angostura, de ginger beer (pour la pétillance) avec une fleur de houblon en garnish. Au nez, le gingembre est bien présent, avec des notes mielleuses en toile de fond. En bouche, le drink est sirupeux, grâce au miel. Lequel doit “apaiser” la puissance de la ginger beer.
A l’opposé, un cocktail très cuisiné au premier abord – nous avons fini par en déguster les ingrédients présents en garnish avec une bar spoon, La Piperade. Gin Colonel Fox’s infusé au piment et aux poivres noir et vert, eau de tomate cerise, citron jaune, pointe de réduction vinaigre balsamique et top à la crème à l’ail et aux pickles. Une belle mousse de crème, qui rappelle un fromage léger, se forme. “On peut boire et manger en même temps. Soit on aime ce cocktail, soit on le déteste”, ajoute Romain de Saussure. En bouche, minéral au premier abord, le cocktail révèle sa vraie nature, nettement plus relevée, au fil de la dégustation. Il est légèrement aigre en fin de bouche.
Avec Le P’tit lait fraise, place à un cocktail régressif dans l’esprit, qui cache bien son jeu. Visuellement iridiscent, il se compose de vodka Nuage, de sirop de fraise, de poivre de Tellicherry et de basilic. “La clarification permet de récupérer le côté onctueux du lait”, rappelle le bar manager. Un drink très onctueux, dont la dégustation se conclut par un kick de poivre, avant de redescendre vers la place des Abbesses.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.