Ces derniers mois, Maison Ferrand a lancé plusieurs nouveautés. A l’occasion du Nouvel an chinois, le producteur de spiritueux d’Ars (Charente) a créé une incroyable édition limitée de son cognac 10 Générations, sous la marque Cognac Ferrand. Un cognac (44%) vieilli en fûts de porto, après son premier passage en fûts de chêne français. Des notes boisées, également portées sur les fruits rouges, avec une finale vineuse et une belle longueur en bouche. Il peut également être servi en cocktail (6cl de porto rouge, 1,5cl de cognac, 1 jaune d’œuf, 1 cuiillère à café de sucre en poudre, 1cl de sirop de sucre simple, noix de muscade râpée).
Autre nouveauté, le dernier opus de la collection “Under the sea” des rhums Plantation, destinée à explorer “des territoires rhumiers moins connus” (île Maurice, îles Fidji…) Place, donc, à Plantation Venezuela 2010, sourcé à la Destileria Sofa : 8 ans en fûts ex-bourbon sur place, puis, après un trajet en mer, quatre ans en fûts de chêne français en Charente. L’occasion de faire le point sur les actualités de l’entreprise avec Angélique Julienne, responsable marketing de Maison Ferrand.
Business & Marchés – Quelles sont les caractéristiques de vos cognacs ?
Angélique Julienne – Cognac Ferrand est une marque reprise en main par Alexandre Gabriel, qui en est le maître de chai, en 1989. 100% Grande champagne. Nous sommes négociants, mais nous avons aussi une partie de vignes en propre, ce qui est assez rare. La gamme 1840, conçue avec David Wondrich, était destinée à recréer un cognac qui fonctionnait bien en cocktails. Le cognac Ferrand ambré est pour sa part centré sur différents cépages, et pas seulement de l’ugni-blanc. On travaille aussi avec du colombard. Le Double cask reserve est travaillé en double vieillissement (fûts de banyuls). Il y a une volonté des consommateurs français à s’intéresser des produits locaux, et le cognac en bénéficie.
Pour la nouvelle édition de 10 Générations, pourquoi avez-vous opté pour un vieillissement en fûts de porto ?
Le cognac 10 Générations met en avant l’héritage du nom Ferrand (1630), avec Elie Ferrand (le huitième des dix Ferrand, le plus emblématique de la famille, de 1630 à 1915. Après un lancement en 2017, nous avons lancé une édition limitée à l’occasion du Nouvel an chinois. L’édition originale est un cognac entre 5 et 7 ans, vieilli en partie en fûts de sauternes. Cette fois-ci, nous nous sommes portés sur les fûts de porto. Elie Ferrand avait, à son époque, ramené des fûts de porto. Sur le porto, il y a une légère sucrosité, proche des cerises confites ou de la griotte. La commercialisation s’effectuera essentiellement sur le secteur off trade (cavistes).
Quid du circuit on trade ?
Pour les barmans, notre liqueur d’orange Pierre Ferrand Dry Curaçao (40%) basée sur la recette traditionnelle des dry curaçao a été lancée en 2012, mais l’an dernier, nous avons créé une version au yuzu. Nous avons travaillé avec l’Inrae en Corse, et avec l’Agrumiste au Maroc, avec qui nous avons pu disposer de yuzu « late harvests » à extra-maturité, gorgés de soleil, où l’on perd le côté citron-acide pour avoir un fruit plus rond. Cela apporte à cette liqueur un peu plus de douceur. On peut réaliser une margarita, ou un spritz revisité. Il sera disponible en France mi-mai. Il sera en édition limitée chaque année, en raison des faibles quantités disponibles de yuzu.
De quelle manière faites-vous évoluer vos emballages ?
Pour le gin Citadelle, nous travaillons sur un nouveau format “éco-poche” de 2,8 litres, l’équivalent de quatre bouteilles. Nous avons un vrai engagement environnemental. Les barmans peuvent vider une bouteille en une heure, d’où l’idée d’une poche en plastique recyclé (50 grammes), permettant d’utiliser jusqu’à sept fois moins de camions et environ 70% d’émissions carbone en moins. Nous pourrons étendre ce concept en régions.
Photo : Compair
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.