Le bar à cocktails parisien Little Red Door décline ses collaborations avec des agriculteurs à travers des dîners organisés à travers le monde lors d’événements spéciaux. Exemple à l’occasion du Bar Convent Berlin, en Allemagne.
L’un des plus célèbres bars à cocktails passe à table. Classé au cinquième rang dans l’édition 2022 du World’s 50 best bars, le Little Red Door est un incontournable de la scène cocktails parisienne. Ouvert en octobre 2012, le bar, situé dans le 3ème arrondissement, s’est fait connaître par la technicité de ses recettes, le renouvellement fréquent de son menu et l’attention portée aux agriculteurs, depuis le lancement de sa carte Grounded en 2021. Depuis le mois de février, le menu Flourish vise à poursuivre cette démarche, sous la houlette d’Alex Francis et de Barney O’Kane.
“Depuis le mois de mars, nous réalisons des dîners parallèlement à chaque événement où nous sommes conviés. Nous préparons les cocktails comme à Paris, et nous travaillons avec des ingrédients locaux”, indique Timothée Prangé, propriétaire du Little Red Door. Des dîners ont déjà été organisés à Dubaï (Emirats arabes unis), à New York (Etats-Unis) et à Oaxaca (Mexique). A Berlin, l’effet d’attraction permis par le Bar Convent Berlin (BCB) était l’occasion de réaliser une nouvelle session. Organisé cette année du 10 au 12 octobre, le BCB est le plus grand salon dédié à l’industrie du bar.
Cocktails créatifs et locaux
“Nous travaillons avec des fermes françaises. Les fournisseurs sont mis en avant dans une démarche farm to table, qui semble normale dans la restauration, mais pas dans l’univers du bar”, expliquait, mardi 11 octobre, Alex Francis dans les locaux du restaurant berlinois Barra. régulièrement positionné parmi les meilleurs établissements de la capitale allemande. Les équipes de Barra et du Little Red Door ont visité ensemble, il y a un mois, la ferme Michelberger, dans le Spreewald, au sud-est de Berlin. “Le lien entre le sol vivant et la cuisine est crucial pour la ferme”, selon ses propriétaires, qui ont commencé à planter un potager en 2019.
Parmi les cocktails du dîner (115 euros), citons le Santolina, à base d’infusion de santoline (herbe), pour créer un “reverse Martini” avec du vin et du gin. Quince, servi en bouteille, consistait en une liqueur de coing, avec du gin (Fords gin, le dîner étant sponsorisé par Brown Forman) et du cidre extra-brut. Une recette très surprenante, âpre au premier abord, qui fait ressortir le cidre et la puissance aromatique du cidre, mais moins celle du fruit. Pour le Cornelian cherry gin, présenté avec une belle attention aux convives par Barney O’Kane, place à une infusion de gin avec de la cerise durant un mois.
Côté plats, place à des assiettes à partager : foccacia et huile d’olive; soupe à la citrouille et au petit lait (très gourmande); champignons, groseille et jaune d’œuf; gnocchis à la ricotta avec une noisette de beurre et de la sauge; prune, crème glacée à la ricotta et sabayon parmi les différents mets apportés. Exception à la règle : des huîtres étaient proposées en option. Un riche menu, que les organisateurs espèrent voir converti en visites futures chez Barra et au Little Red Door, selon que leurs clients se trouvent à Berlin ou à Paris.
A Berlin, Franck Stassi