Focus sur les tendances mode repérées au salon spécialisé Who’s Next, et les nouveautés des montres Ice Watch.
Plus de 1000 marques, dont 37% présentes pour la première fois, et 30% de visiteurs en plus par rapport à l’édition de l’automne 2021 : la rentrée du salon spécialisé dans la mode et le prêt-à-porter Who’s Next, début septembre à Paris, s’est déroulée sous les meilleurs auspices, avec notamment 25% de nouveautés sur les 80 marques de l’espace Impact dédié à la mode responsable. Sur ce segment, “les stands sont plus grands, car le développement commercial des marques est très rapide”, constate Frédéric Maus, directeur général de l’organisateur WSN Développement.
Sur cet espace, la marque espagnole Vegtus, créée il y a deux ans, faisait ainsi découvrir aux acheteurs (68% des visiteurs) ses chaussures à base de pulpe de cactus et de fibre de maïs. Des sneakers sont essentiellement disponibles. Impossible, de l’extérieur, de faire la différence visuellement avec des chaussures traditionnelles, tandis que le style s’inscrit dans la catégorie. “La semelle en hévéa recyclé est très légère. Les lacets et les doublures sont aussi issus du recyclage”, indique l’équipe commerciale. Une trentaine de modèles ont été lancés, commercialisés dans une trentaine de pays.
Au rayon responsable, coup de cœur pour la marque Ombrelle, créée à Toulouse (Haute-Garonne) par Océane Tobé-Loriot. Les vêtements sont conçus comme une solution alternative à la protection aux rayons ultra-violets, autre que la crème solaire ou le Licra de plage. “Ma mère a été diagnostiquée d’un cancer de la peau. Il fallait la protéger, tout en restant dans les codes de la mode.” Les matières sélectionnées sont classées entre 30 et 50 sur l’échelle UPF, dédiée à la protection UV, là où une crème solaire affiche en moyenne un indice UPF de 7. 90% des pièces sont fabriquées en France, avec un vestiaire femme et des capsules homme, bébé et enfant prévues cette année.
Passée de l’étape crowdfunding à celle de marque exposante à part entière, Nahuel Clothes fait travailler des couturières dans la région de Lyon (Rhône). Les ventes ont été lancées par sa créatrice, Cécile Chênerie, en janvier 2022 avec pour leitmotiv de limiter la surproduction. “Pour éviter le gâchis, tous les vêtements sont produits en édition limitée et sur pré-commande”, appuie-t-elle. Les tissus sont achetés dans des stocks dormants, et les pièces réalisées selon les matières disponibles (denim, laine, coton…) Un nouveau modèle est lancé tous les quinze jours en moyenne.
Retour réussi pour les montres Ice Watch
Le Who’s Next est également l’occasion, deux fois par an, d’explorer les tendances mode et accessoires, en plus du salon Première Classe organisé dans la foulée, pour la fashion week. Cette année, la marque belge de montres Ice Watch a fait son retour à la porte de Versailles. Créée il y a quinze ans par Jean-Pierre Lutgen, issu du marketing, elle s’est vite fait connaître avec un modèle déniché à Singapour (Forever) et son bracelet à mailles. Des montres vendues moins de 100 euros, dans des boîtes en plastique, pour pouvoir les proposer plus facilement et faciliter leur renouvellement en fonction des saisons.
Assurément, la marque a fait du chemin. Sur le segment des montres à moins de 150 euros, elle se hisse à la première place en nombre de pièces vendues en France, devant Fossil. Depuis deux ans, elle mise sur un modèle de montres sans piles, fonctionnant à l’énergie solaire. A première vue, rien ne le distingue d’une référence traditionnelle : pas question de trancher dans le style. “Ultra plate et super légère, cette montre à énergie solaire au bracelet en silicone ultra souple se veut minimaliste.” Ice Solar Power va plus loin, sur une poignée de références, avec des bracelets à base de bouteilles plastiques recyclées et des cadrans incorporant de l’huile de ricin.
Impossible de ne pas mentionner les nouveautés de la gamme Ice Flower, aux bracelets en silicone. “Des imprimés fleuris pour tous les styles”, précise la marque : un grand classique décliné sur les cadrans, tandis que des bijoux (bracelets en acetate) peuvent désormais être commandés pour davantage de personnalisation. Pour les hommes, de nouveaux modèles de montres à chronomètre (Ice Chrono) ont également été lancés, et une gamme belge de bijoux pour hommes (Gemini) distribuée en France depuis six mois. Des ateliers adaptés fabriquent les produits depuis 2014.
Davantage d’inclusivité
Également parmi les tendances repérées pour les prochaines collections, des vêtements et accessoires “engagés et inclusifs” en provenance de Grenoble (Isère) sous la bannière d’Intrépide Studio. T-shirts, sweat-shirts ou illustrations sont réalisés par un studio de communication grapique “design et féministe”, dans une approche streetwear non-genrée, avec des tailles du XS au 5XL. La fabrication s’effectue au Maroc. Des messages sont distillés sur les différentes pièces (“Consent is sexy”, “You’re got the power”…) La collection non-genrée permet des gains logistiques, ajoute l’équipe, présente pour la première fois au Who’s Next.
Pour les vêtements de bain, la marque Fierce, lancée en 2019 en Tunisie, mise quant à elle sur des matières embarquant notamment du plastique recyclé. “La marque se destine à tout le monde, en tenant compte des différentes morphologies des femmes.” Activewear et sportwear sont aussi au programme, dans une logique elle aussi inclusive.
Un salon repensé sur trois jours en janvier
Who’s Next poursuivra sa mutation en “salon des industries créatives” avec l’intégration, en janvier 2023, du Salon international de la lingerie et d’Interfilière (matières et accessoires pour le marché de la lingerie, du swim et du sport). Deux nouveaux venus qui conserveront leur fonctionnement, avec des espaces dédiés, là où le salon de la bijouterie et des montres Bijorhca, dont l’organisation avait été reprise en pleine pandémie, a été pleinement intégré à l’événement. L’an prochain, WSN Développement organisera des salons en janvier, mars, juin, septembre et octobre. DRP, dédié à la street culture, dont la première édition s’est déroulée au début de l’été au Grand Palais éphémère, bénéficiera d’une configuration repensée. “Nous avons eu un énorme reach sur les réseaux sociaux”, se félicite Frédéric Maus. Il s’agissait du premier événement de l’entreprise ouvert au grand public.