Retour en force pour les Plages électroniques. Début août, le festival musical emblématique du Palais des festivals de Cannes a affiché complet, avec de nombreuses nouveautés pour marquer sa reprise post-crise.
Au Palais des festivals de Cannes (Alpes-Maritimes), les blockbusters du cinéma sont à l’affiche en mai. En août, les artistes incontournables de la scène électro prennent possession du célèbre lieu lors des Plages électroniques, dont la quinzième édition s’est déroulée du 5 au 7 août. Pour la première fois depuis trois ans, le festival s’est déroulé dans son format traditionnel, initié en 2015 : trois pleines journées consécutives, remplaçant les soirées jusqu’alors disséminées.
« Nous souhaitions revenir encore plus forts. Depuis le début de la crise, nous n’avons que fait et défait des événements. Nous avons eu le temps de cogiter pour améliorer l’expérience visiteur, renforcer notre line-up avec davantage de têtes d’affiche, et repenser la distribution des scènes », explique Benoît Géli, codirecteur et cofondateur des Plages électroniques. En plus de la plage, de « l’Open water party » (une scène positionnée dans l’eau, le dimanche), de la terrasse du Palais des festivals et d’une salle fermée pour les « afters » nocturnes, le bâtiment a davantage été mis à contribution avec un rooftop (le « Solarium ») accessible après une solide marche, ainsi qu’une salle de temps calme dans la verrière surplombant les marches.
Toujours les pieds dans l’eau
Le cœur du festival demeure bien entendu sa scène positionnée sur la plage, regroupant les principaux artistes, les animations des marques (Carlsberg ou Ray-Ban cette année) et les festivaliers désireux de danser les pieds dans l’eau – avec des lifeguards positionnés pour assurer le bon déroulement de cette partie de l’événement. « Il fallait attirer de gros artistes internationaux, mais aussi apporter de la découverte et faire une place aux artistes du territoire », poursuit Benoît Géli. Kungs, Boris Way, Charlotte de Witte, DJ Lag, Oboy ou David Guetta se sont ainsi produits au cours des trois jours. Le rap et la pop ont fait des incursions dans la programmation.
Si l’on peut regretter certains temps morts à l’ouverture des portes, la montée en puissance des différentes scènes s’est ensuite effectuée rapidement, permettant aux 54 000 visiteurs (chiffre total sur les trois jours) de pouvoir écouter leurs artistes favoris. La billetterie affichait complet. Les terrasses, en quota simultané restreint, font figure d’espaces privilégiés parmi les différents espaces du festival.
Sur billet séparé, des croisières ont par ailleurs été organisées par les producteurs du festival. Un mouillage dans la baie de Cannes, complété d’animations sur l’eau, pour une poignée de festivaliers, en cohérence avec l’emplacement : « le lieu et la ville sont nos meilleurs têtes d’affiche », se réjouit Benoît Géli, qui dirige l’événement avec Matthieu Corosine.
Staff et matériel sous tension
Dotée d’un budget de 5,2 millions d’euros, cette première édition post-crise des Plages électroniques ne s’est pas montée sans difficultés. « En termes de ressources humaines, c’est très compliqué. Le staff spécialisé vaut cher. Il y a par ailleurs un embouteillage en termes de demande de matériel, dans un contexte de reprise après le Covid. La disponibilité des matériels et leurs prix sont aussi soumis à des tensions », observe Benoît Géli. Pas de quoi décourager les sociétés organisatrices, Panda Events, spécialisée depuis quinze ans dans l’évènementiel culturel et touristique, et Allover, une filiale regroupant les déclinaisons de plusieurs festivals en France, au Maroc, en Tunisie ou au Portugal.
Davantage de place accordée à la RSE
La question de la responsabilité sociale et environnementale prend une place grandissante parmi les préoccupations des producteurs. La place accordée aux femmes dans la programmation a été relevée, de 10% à 35% des artistes. Une « safe zone » ainsi que des actions de prévention des violences sexuelles et sexistes ont été mises en place. Le personnel a été sensibilisé. A l’intérieur du festival et à ses abords, la sécurité a, elle, été renforcée.
Côté environnement, plus de 58% des déchets ont été revalorisés l’an dernier. En 2022, les flyers imprimés ont disparu. A terme, l’objectif est de se passer du plastique lors de l’événement. « Les Plages électroniques souhaitent devenir un festival à neutralité carbone. » En-dehors du festival, des opérations de nettoyage des abords (« Cleaning sessions ») ont déjà été menée. Les food trucks ont quant à eux été invités à fonctionner le plus possible grâce à une restauration en circuits courts. Les festivaliers sont incités à utiliser le covoiturage ou les transports – la gare étant située à moins de quinze minutes à pied.
Au long des dix jours s’écoulant du montage à la restitution des lieux, 1400 personnes travaillent au moins à un moment donné pour les Plages électroniques. Une étude d’impact économique devrait prochainement être publiée par les organisateurs.
Photo de couverture: les Plages électroniques
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