Les experts de la banque d’investissement Goldman Sachs estiment que le déficit budgétaire fédéral américain devrait dépasser 500 milliards de dollars (315 milliards d’euros) pour l’année fiscale se terminant en septembre, un chiffre largement supérieur aux 410 milliards prévus en février. La croissance se révèle inférieure aux 2,9% pris en compte dans l’élaboration du budget, bien que la faiblesse du dollar stimule les exportations et limite les importations. De plus, les 150 milliards débloqués pour le plan de soutien à l’économie grèveront un peu plus un budget déjà mal en point. « Un plan de relance doit comprendre des baisses d’impôt sur le revenu directes et rapides pour les Américains. Laisser plus d’argent aux ménages devrait augmenter les dépenses de consommation« , estimait George W.Bush fin janvier.
Même si l’ouest tire parti de ses ressources en or noir, l’est du Canada, spécialisé dans les manufactures, démontre que l’économie américaine commence à faire preuve de contagion, comme nous l’indiquions récemment. Le pays fait figure d’Etat le plus vulnérable aux aléas de l’économie étatsunienne compte tenu de sa dépendance poussée avec son voisin. En effet, 82% des exportations du Canada s’effectuent vers les Etats-Unis, et le pays compte pour 22% des exportations du géant américain. « Il se pourrait qu’en termes de moyenne nationale le Canada puisse éviter la récession en raison du boom des provinces de l’ouest. Mais les provinces de l’est comme le Québec et l’Ontario vont subir des vents contraires« , analyse à l’AFP l’économiste en chef à la Banque National Clément Gignac. L’industrie automobile de l’Ontario, province la plus peuplée du Canada, a pendant plusieurs années profité de la faiblesse de sa devise pour encourager ses exportations aux Etats-Unis. Aujourd’hui, celle-ci est à parité se situe avec le dollar, et la demande américaine est en recul.
Face à ces signes de ralentissement et à la vigueur des inquiétudes quant à la poursuite de la crise financière enclenchée l’été dernier sur son territoire, l’Administration Bush compte proposer, selon le New York Times, d’élargir les pouvoirs de la Fed. Le projet consisterait à pouvoir attribuer à la Réserve fédérale le pouvoir d’enquêter sur n’importe quelle entreprise dont l’activité pourrait mettre en danger l’économie. En parallèle, la Securities and Exchange Commission (SEC), chargée de la surveillance des marchés, pourrait être fondue avec l’autorité de régulation des marchés des matières premières.