A Paris, après les quartiers des Grands Boulevards et de Montparnasse, Bouillon Chartier essaime face à la gare de l’Est, pour redresser la barre dans un restaurant de type brasserie à l’emplacement stratégique.
Terminus chez Bouillon Chartier. Depuis le début du mois d’avril, un troisième établissement de la célèbre enseigne a ouvert ses portes au pied de la gare de l’Est, dans le 10ème arrondissement de Paris. Un lieu richement décoré dans un style Art déco, rappelant la tradition française, qui n’a nécessité qu’une transformation minimale : l’enseigne succède au Batifol, un restaurant de type brasserie-bistrot jusqu’alors exploité par la famille Joulie (le Congrès Auteuil dans le 16è arrondissement, le Wepler et Congrès Maillot dans le 17è, les Grandes marches dans le 4è, le Bistro de la gare dans le 12è…) Peu de changements, donc, pour l’équipe composée d’une quarantaine de personnes.
“Nous avons gardé les plats typiques des bouillons, avec plus de débit et plus de personnel auprès des clients. Le bœuf bourguignon et les steaks sont plébiscités. Le fort trafic de la gare nous aide, mais le quartier se prête moins aux sorties nocturnes avec peu de cinémas ou de théâtres”, nous indique Nicolas, maître d’hôtel, à l’issue d’un déjeuner au service rapide et sans accroc. Le restaurant, d’une capacité d’environ 200 couverts, est ouvert en continu de midi à 1 heure du matin. Son emplacement moins touristique incitera peut-être les Parisiens à découvrir l’enseigne, présente depuis 1896 dans le quartier des Grands Boulevards (9è arrondissement).
Créé initialement par les frères Camille et Frédéric Chartier, qui souhaitaient proposer des repas de qualité à prix raisonnables, le concept s’était étiolé. Repris en 2007 par Gérard et Christophe Joulie, l’établissement est redevenu un succès, incitant la transformation, en 2017, d’un restaurant du groupe en Bouillon Chartier Montparnasse (6e). A la gare de l’Est, le concept ne varie pas : “un lieu convivial sans réservation où l’on partage les tables dans la bonne humeur, avec cuisine française à petits prix mais pas médiocre en qualité, faite maison”, précise le groupe avec un argument imparable, celui de pouvoir déguster trois plats accompagnés d’une boisson pour une vingtaine d’euros.
Une carte délibérément classique
Sur la carte, datée du jour, la promesse est tenue avec des entrées dont le prix est compris entre 1 euro (carottes râpées/vinaigrette) et 7,50 (les six escargots, portion pouvant être doublée); des plats de 8,50 euros (quenelles de brochet sauce Nantua) à 13 euros (bar rôti au four/poêlée de légumes) et des desserts de 3,90 euros (sorbet du jour) à 5,50 euros (sorbet à la pomme arrosé).
Véritable icône de la brasserie, l’œuf mayonnaise (2 euros) fait le job, mais était un peu trop cuit lors de notre passage. Le morceau de bloc de foie gras de canard permet aussi d’entrer de manière sympathique en matière. Des entrées très classiques, avant de passer aux plats : une choucroute, hélas sans pommes de terre, mais bien servie. Côté boissons, on relèvera la remise en avant d’un apéritif français, le Lillet (Pernod Ricard), dans ses trois versions (blanc, rosé et rouge), qui correspond parfaitement au concept. On regrettera que la bière (Kronenbourg) soit servie à la bouteille et non, en restaurant, à la pression. Le baba au rhum, lui, ne fait pas l’impasse sur ce dernier ingrédient et se révèle résolument gourmand.
Seuls deux à trois plats varient par rapport aux autres restaurants, ce qui permet, dans des quartiers aux clientèles et enjeux très différents, de pouvoir facilement retrouver l’expérience de Bouillon Chartier. D’autres bouillons ont par ailleurs, ces derniers, vu le jour, en s’inspirant de la réussite de l’enseigne.