Les Pays-Bas souhaitent davantage mettre en valeur leur vivier culturel. A l’occasion du Salon du livre et de la presse jeunesse, du 1er au 6 décembre, l’ambassade des Pays-Bas en France a conçu une programmation dédiée au jeune public, en investissant plusieurs lieux de la ville de Montreuil (Seine-Sant-Denis) du 12 novembre au 19 décembre. Intitulé “Ton monde, plein de merveilles”, le festival permettra également de rappeler, selon une étude de l’Unicef, que les enfants néerlandais sont les plus heureux du monde. Friso Wijnen, conseiller culturel et de la communication de l’ambassade des Pays-Bas à Paris, nous en dit plus.
Comment avez-vous développé, ces dernières années, vos initiatives culturelles en France ?
Pendant la période de Covid-19, nous avons organisé de nombreuses activités en ligne, investi dans notre réseau et conçu et créé des activités qui se déroulent actuellement. Cet automne, nous organisons des dialogues entre des auteurs français et néerlandais de bandes-dessinées. Pendant Paris Photo, nous organisons également une exposition nommée Earthlings, et ce en partenariat avec Fotodok, une fondation néerlandaise. Et concernant la littérature, nous organiserons une soirée dédiée à l’écrivain W.F. Hermans, le 22 novembre. Mais ceci bien entendu n’est qu’une brève sélection de tout ce que nous mettons en place pour valoriser la création (et la créativité !) néerlandaises.
Pourquoi avez-vous décidé de vous adresser aux enfants ?
Les Pays-Bas disposent d’une offre culturelle remarquable pour les jeunes. Qu’il s’agisse de cinéma, d’arts du spectacle, de littérature ou d’autres disciplines, les créateurs culturels néerlandais qui choisissent les jeunes comme groupe cible spécifique sont remarqués au niveau international et remportent souvent des prix. Pourquoi ? L’une des raisons est que nous ne faisons pas preuve de condescendance envers les jeunes aux Pays-Bas et que nous savons comment aborder des sujets sérieux tels que le divorce, la sexualité, la maladie d’Alzheimer ou le harcèlement moral du point de vue des jeunes eux-mêmes, souvent avec sérieux, mais aussi avec humour et sens de la perspective.
Quels points forts des artistes néerlandais allez-vous mettre en avant durant cette session d’événements ?
L’imagination. Des artistes qui entrent en contact avec les jeunes à partir de la perception de ces derniers, qui s’adressent aux jeunes à hauteur de leurs yeux, de manière très directe, avec sérieux mais aussi humour, relativisme et originalité. Ainsi, si nous prenons l’exemple de la programmation cinéma de « Ton monde, plein de merveilles » au Cinéma Le Méliès de Montreuil, le premier long-métrage de Steven Wouterlood, Ma folle semaine avec Tess, (adapté du livre d’Anna Woltz, auteure que l’on va également retrouver sur le Salon du livre de presse jeunesse pour la présentation de son nouveau livre, Alaska) évoque avec une grande sensibilité les émois, légers comme graves, de deux adolescents. Ou encore le film Nous (Wij), le film de Rene Eller, suit des ados qui jouent avec les jeux de la société dans laquelle ils vivent, avec le sexe, la pornographie, l’argent, la politique. Aussi, l’exposition hors les murs que nous proposons à l’Atelier néerlandais sur le thème du cyberharcèlement et qui est basée sur une bande dessinée de l’auteure Aimée de Jongh. Cette exposition illustre les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes sur leur chemin… et qui n’est pas toujours fait que de merveilles !