Loin du tumulte des dernières semaines sur les records quasi-quotidiens des cours du pétrole tant à New York (pourtant, seuls 200.000 barils de WTI sont produits par jour) où à Londres, le baril de light sweet crude a connu une forte chute, où il s’affichait à 111,80 dollars lundi. Ce jeudi soir, il côte à 101,56$, en chute de 6,86% par rapport à mercredi. Il est descendu à 98,20 USD à 13:20.
Les investisseurs apparaissent comme inquiets face aux signes d’un ralentissement de la croissance américaine. Le dernier rapport du département américain de l’énergie (DoE) indique que la consommation des Américains en produits pétroliers a baissé par rapport à la semaine dernière; une diminution de 3,2% sur un an. Premiers consommateurs mondiaux en pétrole, les Etats-Unis focalisent l’attention des marchés pétroliers. « Le brusque retournement de tendance sur le brut, imputable dans un premier temps à la fuite des fonds, se prolonge face aux signes de ralentissement de la consommation pétrolière américaine« , expliquent les analystes de Natixis. Les importations ont par ailleurs chuté de 1,1 million de barils par jour par rapport à la semaine précédente.
Ce même rapport du DoE expliquait également que les réserves américaines ont progressé de 200.000 barils par rapport à la semaine dernière; cependant, cette hausse est nettement en-dessous des attentes qui s’élevaient à 2,3 millions de barils. Malgré tout, « il existe une corrélation forte (86 %) entre les injections nettes de liquidités par la Fed et la hausse des cours du pétrole« , explique à L’Expansion Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel. Le marché des matières premières est un de seuls à rester très liquide face à des marchés financiers et obligataires grippés. De la poursuite de la crise financière dépend donc notamment le sort des automobilistes à la pompe. Or, la crise n’a pas encore pointé le bout de son nez, d’où une possible rapide remontée des cours…