A Paris, Brussels Beer Project maintient l’ouverture d’un bar, le samedi en vente à emporter. L’occasion de découvrir certaines bières qui réveillent cet hiver morose.
Les Parisiens sont les mieux pourvus en taprooms signées Brussels Beer Project avec deux bars, ouverts en 2018 rue de Bruxelles (cela ne s’invente pas), dans le 9ème arrondissement et en 2019 rue Bichat (10ème arrondissement). La capitale belge, où a été créée cette brasserie innovante, ne compte qu’un site ouvert au public (en attendant son futur siège d’Anderlecht), tout comme Tokyo, au Japon. “Réveiller la bière belge, la dépoussiérer et la sortir du carcan du passé”, telle était la mission que s’étaient assignés en 2013, avec succès, Olivier de Brauwere et Sébastien Morvan. Si certaines références sont disponibles en grandes et moyennes surfaces (via IBB), les nouveautés et les bières les plus originales sont réservées aux bars. A Paris, durant cette période de fermeture, c’est près du canal Saint-Martin qu’il convient donc de se rendre.
Un choix justifié par un emplacement plus passant (près de la place de la République) que le quartier de Pigalle, qui souffre de l’absence de touristes. Sur la quinzaine de références disponibles, au moins deux bières sans alcool sont proposées. La Pico Nova (0,3%) en témoigne. Avec un atout de poids : il est quasi-impossible, en bouche, d’identifier qu’il s’agit d’une bière no ABV. Des notes résineuses et toastées caractérisent cette West Coast IPA, un style trop souvent difficile à trouver. Résolument puissante, elle n’a pas fait l’objet d’un process de désalcoolisation (l’un des moyens de produire de la bière sans alcool) et renferme cinq malts. Son beau profil houblonné provient de trois références sélectionnées dans l’ouest des Etats-Unis.
Par ces temps moroses, c’est un incroyable kick fruité qui attend les consommateurs de Bombastic (6,4%), une bière au caractère encore plus affirmé qu’une IPA classique. Cette cryo NEIPA (avec des houblons cryogénisés) met en exergue ses notes de fruits tropicaux. Un style défriché par une poignée de brasseries, à l’instar de Popihn en France. “Brumeuse, moelleuse et avec une douce amertume, elle va vous rendre heureux. Pouvez-vous déjà sentir la salade de fruits tropicaux ?”, interroge l’équipe de BBP. Cette bière, disponible en canettes, s’accompagne d’une playlist hip-hop à retrouver en ligne. Autre bière à découvrir (en canette 44cl), la Shower Power (4,5%), qui peut hélas dérouter certains amateurs par son côté… savonneux. Et pour cause : elle a été conçue en collaboration avec les Savonneries bruxelloises, où officie désormais Maxime Pecsteen, l’ancien responsable export de BBP.
Une clientèle d’habitués
A Paris, Maximiliano Tineo assure le management des deux taprooms. “Notre activité est en forte baisse”, regrette-t-il. Le bar proche du canal Saint-Martin n’est ouvert, en take away, que le samedi après-midi. Pas question, pour autant, de baisser les bras. L’équipe a prévu une sélection de bières “all stars” (la gamme permanente de Brussels Beer Project) ainsi que de nombreuses références éphémères, qui plairont à coup sûr aux beer geeks. Des bouteilles et des canettes (très graphiques et instagrammables) sont vendues à emporter. Contrairement à d’autres bars, la bière n’est toutefois pas disponible à la pression embouteillée.
Le manager a hâte de retrouver ses clients : “depuis l’ouverture, nous avons réussi à fidéliser des habitués. Ils se déplacent pour découvrir les dernières releases, ainsi que les bières plus classiques qu’ils apprécient. Ils apprécient pouvoir déguster nos bières et déguster nos plats. Nous accompagnons aussi les clients moins avertis en leur demandant quels arômes apprécient-ils, s’ils aiment l’amertume ou l’acidité, et s’ils souhaitent s’orienter vers des bières plus fruitées.” Rendez-vous est donc pris en vente à emporter avant de retrouver cette expérience complète en salle ou autour du comptoir.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.