Avant la crise, les ventes de DBI, un distributeur spécialisé sur les brasseries indépendantes, étaient en forte hausse. Le maintien des cavistes lui a permis de limiter la casse. La croissance de la bière artisanale était jusqu’alors ininterrompue depuis sa création.
En décembre dernier, DBI a contribué au lancement d’une nouvelle offre de bières pour la Maison du Whisky – nous y reviendrons prochainement. De quoi conforter l’influence de ce distributeur et importateur parisien de brasseries indépendantes, créé en 2013, qui travaille principalement en direction des réseaux cafés-hôtels-restaurants et cavistes. Malgré la crise, en 2020, l’entreprise a réalisé 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, un niveau proche de celui atteint en 2019, grâce à des performances satisfaisantes en janvier, février, juin, juillet, août, septembre et décembre.
Après de très bons mois de janvier, février et début mars (+35% sur un an), “tout s’est effondré d’un coup”, se remémore Quentin Blum, fondateur. Le distributeur a pu s’appuyer sur les revendeurs ouverts avec les caves, les commerçants de proximité ou l’e-commerce. “Nous avons réussi à maintenir la moitié de notre chiffre d’affaires. Les cavistes ont été complètement au rendez-vous, notamment lors du deuxième confinement”, poursuit le chef d’entreprise. En octobre, les mesures successives de restriction ont affecté l’activité des bars, dont certains ont dû fermer. En novembre, DBI a réussi à maintenir 50% de notre activité.
“Nous n’avons eu aucune indemnisation. Nous utilisons le chômage partiel à 50%, avec quelques jours de travail par semaine. Nous avons pris un prêt garanti par l’Etat, mais il faudra le rembourser. Nous avons des charges fixes très importantes”, alerte toutefois Quentin Blum. Pour se faire connaître, DBI devait disposer, en septembre, d’un stand à la Cocktail Street du Whisky Live Paris. Ouvert juste avant le premier confinement à Paris, le bar de DBI, Le Débit, est quant à lui en hibernation. Il avait brièvement rouvert pendant l’été, sans son concept d’accueil d’une brasserie à tour de rôle, contexte oblige.
Des brasseries qui montent en puissance
De bonnes nouvelles sont néanmoins à signaler. “Notre portefeuille, d’une soixantaine de producteurs différents, permet de composer facilement une belle palette. Nous touchons 800 professionnels”, précise Quentin Blum. Avant de référencer une brasserie, l’équipe observe son développement pendant au moins un an, afin de s’assurer de la stabilité de la gamme et des capacités de l’entreprise.
Créé en 2013, DBI dispose d’un regard privilégié sur le renouveau de la bière. “J’ai fait un mémoire sur le renouveau de la bière. Je me suis rendu compte que d’autres pays européens étaient très avancés. Il y avait déjà des brasseurs régionaux, mais souvent orientés sur des styles conventionnels et disposant déjà de distributeurs. En 2017, le marché a changé d’échelle : La Débauche (Angoulême, en Charente), Sainte-Cru (Colmar, dans le Haut-Rhin), la Pleine Lune (Chabeuil, dans la Drôme)… ont commencé à grossir. Il y a eu aussi davantage d’importations. Piggy (Liverdun, en Meurthe-et-Moselle), Popihn (Vaumort, dans l’Yonne)… sont ensuite arrivés en démarrant d’emblée avec plus de cash et du matériel adapté. Le marché était déjà consolidé, ce qui a facilité les choses”.
Prochaine étape pour DBI : le déménagement, si la situation s’améliore, de son entrepôt d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), pour gagner en espace de stockage.
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