Le passage de Paris et de la petite couronne en “zone d’alerte maximale” engendre la fermeture des bars – tandis que les restaurants resteront ouverts avec un nouveau protocole. La semaine de fermeture anticipée a été vécue de manière très diverse.
Nouveau coup dur pour les bars parisiens et dans les départements limitrophes. Le passage de la capitale et des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne engendrera, à compter du mardi 6 octobre, la fermeture de ces établissements pour une durée d’au moins quinze jours. A contrario, les restaurants pourront rester ouverts sous condition d’application d’un nouveau protocole sanitaire.
“Il faut en permanence trouver cet équilibre entre la préservation de la santé du citoyen, et l’activité économique. Ces mesures sont des mesures de freinage, parce que l’épidémie va trop vite. Il faut surtout le faire en évitant de fracasser notre pays. Il ne s’agit pas de stop and go”, s’est justifié le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à l’occasion de l’officialisation du passage en zone écarlate.
Une semaine de fermeture anticipée déjà difficile
Les bars parisiens avaient déjà dû expérimenter, depuis une semaine, la fermeture totale de leurs établissements à 22 heures. Le coup a été rude pour les bars à cocktails. “On arrête de servir les clients à 21h30. On ouvre à perte, pour montrer que l’on existe. Nos clients venaient à partir de 20 heures mais restaient trois à quatre heures. Nous ne sommes pas un bar d’envoi, les gens prennent leur temps. On a la chance d’avoir une cuisine et des contenants, mais la fréquentation a plongé de 80% avec cette mesure”, se désolait, la semaine dernière, le propriétaire d’un établissement de la rive gauche.
Dans le 11ème arrondissement, un bar à cocktails ouvert depuis l’automne va affronter lui aussi une nouvelle fermeture. Ses gérants appliquent strictement le protocole – aucun tabouret au comptoir, gel hydroalcoolique à l’entrée, distance entre les tables supérieure à un mètre, digitalisation des menus, paiement sans contact. Même s’ils bénéficient d’une terrasse élargie, ils ont dû faire face, lors de la semaine restreinte à 22 heures, à des recettes en recul d’au moins 60%: “auparavant, les gens prenaient leur temps; aujourd’hui, ils ne prennent qu’un ou deux verres”.
A quelques centaines de mètres, un grand établissement a bénéficié, lui, d’être un véritable restaurant. Ses équipes ont rappelé aux clients le principe de vraies consommations obligatoires auprès de la cuisine après 22 heures. Dans le 2ème arrondissement, un bar à bières, lui, estime la perte de chiffre d’affaires à au moins 30%, qui s’ajoute à un repli de 50% sur un an. En termes de vie nocturne, les discothèques, elles, restent toujours fermées.
Photo : Bogdan Pasevich/Pixabay
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