La fermeture des cafés-hôtels-restaurants (CHR), dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus ; la restriction des marchés et désormais l’annulation de nombreux festivals affectent fortement l’activité des brasseurs. Leurs fournisseurs craignent quant à eux une réduction des commandes. Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France (300 adhérents, dont 96% de TPE), rappelle la fragilité du secteur, et fait le point sur les mesures d’accompagnement prises.
Comment a évolué le marché depuis le début du confinement et après la fermeture des bars et restaurants ?
Le marché est évidemment très impacté depuis le 15 mars. Avec l’annulation des festivals, la limitation des ventes en direct et surtout la fermeture des CHR, c’est 35% du marché qui disparaît. De nombreuses brasseries sont à l’arrêt. En GMS, le marché se maintient, bien qu’il reste fluctuant d’une semaine à l’autre.
Quels sont les risques financiers pour les brasseurs ?
Comme pour beaucoup d’entreprises, les brasseurs ont des investissements sur leurs locaux, leurs matériels… Près de 900 des brasseries en France sur les 2000 que nous comptons sur le territoire ont moins de deux ans et sont donc fragiles. L’hiver est la basse saison pour la brasserie, le période des ventes reprenant vraiment au printemps ; donc à mi-mars, il y a très peu de trésorerie. En plus de l’annulation des festivals ou des fêtes locales, l’absence de tout flux touristique limite aussi l’entrée de saison que les brasseurs entament aux vacances de Pâques puis avec les ponts du mois de mai. L’ensemble des dispositifs mis en place par le gouvernement contribuera nous l’espérons à tenir, à condition toutefois d’avoir une vision plus nette des dates du déconfinement et de sa mise en œuvre.
Quelles sont les interrogations des adhérents ?
Au-delà des questions relatives à l’accès aux aides proposées par le gouvernement ou les régions, les interrogations des brasseurs sont orientées vers la gestion et la protection de leurs salariés, la possibilité de vendre à emporter et sur les dates de la reprise de leur activité, et bien entendu de la réouverture des CHR et de la reprise des festivals ou fêtes locales.
“Nous avons commandé 250 000 masques pour préparer la reprise”
De quelle manière les accompagnez-vous ?
Brasseurs de France accompagne au quotidien ses adhérents et tous les brasseurs qui nous en font la demande. Nous organisons également régulièrement des ateliers en ligne avec un expert-comptable et une avocate en droit social pour les aider dans leur gestion de la crise. Bien entendu, nous portons toutes les problématiques des brasseurs auprès des différentes instances gouvernementales et nous répercutons à nos adhérents au jour le jour les décisions prises. Enfin, nous avons passé une commande collective de 250 000 masques pour préparer la reprise de l’activité pour tous les brasseurs artisans qui ne peuvent pas commander en direct.
Comment se portent les ventes en GMS ?
Après des problèmes de logistique, de référencement et d’approvisionnement, on estime que les volumes sont à peu près maintenus en GMS. On note une très forte évolution du drive mais cela ne compense en rien ce qui est perdu sur les réseaux hors domicile.