La start-up Wishibam offre son service de marketplace aux commerçants d’une même ville durant le confinement. L’occasion de rappeler les atouts du cross-canal.
Après avoir débuté en 2014 en proposant aux consommateurs de flasher leurs tenues préférées dans les magazines puis proposé un service d’assistants shopping basé sur des algorithmes, Wishibam a entièrement basculé son offre en B2B, autour de la digitalisation des points de vente, du data mining et du ship-from-store (livraison à partir des magasins).
Durant la crise, la start-up propose aux commerçants de disposer d’une marketplace en ligne (comme elle l’a fait pour le centre commercial isérois The Village Outlet), et lance un site internet dédié aux commerces d’Angers avec la Chambre de commerce et d’industrie du Maine-et-Loire. Charlotte Journo-Baur, fondatrice, nous en dit plus.
Comment accompagnez-vous les commerçants durant cette période de crise ?
Confinés, les commerces sont fermés. Cela signifie que le stock magasin est immobilisé et qu’ils ne génèrent pas de chiffre d’affaires. Notre technologie tourne aujourd’hui sur le centre The Village (près de Lyon) et a un impact positif à la fois sur le plan économique et psychologique pour les commerçants « non essentiels ». Grâce à l’e-shop, les locataires du centre continue à générer du chiffre d’affaires dans leur magasin physique malgré la fermeture. C’est aujourd’hui le seul centre commercial français fermé au public qui continue à générer du chiffre d’affaires pour ses locataires.
Quels sont les principes de la nouvelle offre ?
Dans ce moment de solidarité national nous avons voulu aller plus loin. Notre technologie est aujourd’hui d’utilité publique. C’est la raison pour laquelle nous proposons nos services gratuitement et sans engagement à toutes les villes qui souhaiteraient proposer à leurs commerçants une solution efficace pour vendre en ligne sur une marketplace locale et citoyenne. Aujourd’hui, je considère que nous pouvons avoir un double impact positif sur les commerces physiques à la fois sur le plan économique et psychologique. Sur le plan économique, nous leur permettons de générer du chiffre d’affaires 24/7 et d’augmenter la rentabilité de leurs magasins. Sur le plan psychologique, en plus de l’impact économique vient s’ajouter l’isolement et l’ennui. Notre technologie leur permet de rester en contact avec leurs clients et de maintenir le lien.
De quelle manière fonctionne la plateforme pour les commerçants, et pour les consommateurs ?
Pour les commerçants, c’est très simple. Ils s’inscrivent, nous les contactons et les intégrons par téléphone et au bout de 100 commerçants dans la ville nous pouvons lancer le site.Pour les clients finaux, ils se rendent sur le site marchand et citoyen de leur ville et achètent en ligne Les commerçants reçoivent en temps réel les commandes et les valident. Notre logisticien reçoit les commandes, vient les récupérer chez le commerçant (à vélo ou en voiture électrique) et livre le client final dans la journée. Acheter en ligne devient un acte citoyen puisqu’il favorise la création de richesse locale tout en diminuant l’impact écologique.
Quelles sont les attentes des commerçants en matière de digitalisation de leur offre ?
Les commerçants aujourd’hui sont dans une situation financière très compliquée. Au-delà du manque à gagner, il y a du stock immobilisé et la trésorerie se tend. Ils sont prêts à faire des efforts pour générer du chiffre d’affaires et écouler le stock magasin. Mais bientôt et j’espère le plus vite possible, les magasins vont ré-ouvrir et les commerçants seront de nouveau débordés. Pour que cela fonctionne dans le temps, le site marchand doit être efficace, c’est à dire : un maximum de rentabilité pour un minimum d’effort. C’est exactement ce que nous proposons. Notre technologie nous permet de récupérer les informations produits, peu importe leur système d’information (système de caisse ou back office), et de mettre à la vente les produits disponibles dans leurs magasins en temps réel sans leur demander d’effort. Les magasins qui nous font déjà confiance ont vu leur chiffre d’affaires augmenté en moyenne de 12% et une augmentation de leur trafic en moyenne de 30%.
Comment avez-vous recentré Wishibam sur le B2B ?
Après deux ans de test grandeur nature sur wishibam.com, nous avons voulu mettre notre technologie au service du commerce physique. Le commerce connaît des mutations profondes et doit s’adapter vite aux nouveaux usages dans une nouvelle économie. L’immobilier est par nature difficilement adaptable sur un temps court. Pourtant le commerce de centre-ville et de périphérie doit se réinventer pour assurer la diversité du commerce et préserver 13% des emplois français. Nous voulons devenir le champion français de la digitalisation des points de vente physiques qu’ils soient dans les centres commerciaux ou dans les centres-villes.