On ne résiste pas au plaisir de déboucher une bonne bouteille lors des repas de fêtes. Cela tombe bien, l’engouement pour la catégorie ne se dément pas. Pour sa quatorzième édition organisée les 29 et 30 novembre à Paris, le Grand Tasting a ainsi réuni « un public toujours plus jeune, plus féminin, plus passionné, plus passionnant, des producteurs enchantés, la plupart venus avec leurs enfants : la relève est assurée », s’enthousiasme Thierry Desseauve, coorganisateur. Dans le même temps, le Salon des vins et vignerons indépendants ne désemplissait pas non plus à Paris – près de 1000 exposants, ce qui en fait le plus grand salon grand public au monde sur le segment, et 97% des 130.000 visiteurs qui passent à l’achat.
Des vins bio et en biodynamie
Cette année, nombreux seront sans doute les convives à vouloir apporter une touche de vert à leur repas. L’offre de vins biologiques (dont le cahier des charges est réglementé) et en biodynamie (en s’appuyant sur le calendrier lunaire et sur des préparations) ne cesse de s’étendre. A Montrichard Val de Cher (Loir-et-Cher), le domaine Mérieau se distingue avec l’Arpent des Vaudois (sauvignon blanc, 2018), davantage porté sur les agrumes que sur le côté végétal du sauvignon.
Sur l’AOP Patrimonio, en Corse, le Clos Signadore, porté par Christophe Ferrandis à Poggio d’Oletta, mérite le détour avec A mandria di Signadore, un vin rouge 100% Nielluce porté sur la cerise griotte, et des notes de menthol en rétro-olfaction. Le vigneron vise le marché de la bistronomie, même s’il regrette que Paris soit une ville « très fermée. »
A Montescot (Pyrénées-Orientales), Séverine et Philippe Bourrier n’ont de cesse de développer le domaine du Château de l’Ou depuis 1998. Leur Rancio sec (2009) à base de grenache blanc est élevé durant cinq ans au minimum en barriques et en dames-jeannes. Il dégage des arômes de noix. A découvrir également, le muscat (blanc à petits grains) de Noël, aux arômes subtils de pamplemousse, avec une belle sucrosité.
A Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), le Domaine de Beaurenard est certifié bio depuis 2017, même si des essais ont été réalisés dès la fin des années 1980. Il compte treize cépages. « La complantation était historiquement pratiquée dans la région. Il s’agissait de s’assurer au minimum une récolte. Le mélange des cépages sur une parcelle a une influence, et permet de renforcer la résistance aux maladies, telles que la coulure. La pratique est tombée en désuétude dans les années 1970. Nous avons créé notre conservatoire sur le domaine », explique Antonin Coulon, qui représente la huitième génération. A découvrir, le Rasteau Rouge (2018), composé de grenache (80%) de syrah (17%) et de mourvèdre.
En Bourgogne, à Morey-Saint-Denis (Côte-d’Or), le Domaine Magnien est certifié Demeter depuis deux ans. L’élevage se répartit entre des fûts anciens (en bois) et des amphores (en terre), « afin que les arômes trop marqués du bois n’ajoutent pas d’arômes. » Le Premier cru Chambolle-Musigny Les Sentiers (2013), très doux, peut s’accorder à une viande rouge ou un poisson.
Des champagnes
Arrivé il y a un an comme chef de caves de Piper-Heidsieck, Emilien Boutillat s’emploie à faire connaître le travail réalisé par son prédécesseur, Régis Camus, désormais détaché sur Rare Champagne. La maison établie en 1785 a lancé il y a cinq ans une nouvelle gamme, Essentiel, dédiée à l’univers de la gastronomie. « Elle bénéficie d’un vieillissement prolongé. Nous nous efforçons aussi de donner un maximum d’informations sur l’étiquette, utiles aux prescripteurs et aux sommeliers », indique Emilien Boutillat. Des chefs cuisiniers et des sommeliers sont invités à élaborer leur propre vin, « Essentiel by », en travaillant sur le dégorgement – quinze partenariats ont déjà été noués. Le Blanc de blancs enrichit l’offre avec un produit adapté aux produits de la mer, dont les coquillages. « Ce qui est beau dans notre métier, c’est de trouver un équilibre entre nos propres goûts, l’histoire de la maison et la technique », affirme le chef de caves.
Depuis Reims (Marne), Palmer & Co développe son expertise sur 415 hectares de vignes, dont 200 hectares classés en grands et premiers crus dans la Montagne de Reims. La maison écoule 700.000 bouteilles par an, exportées à hauteur de 70%. Des flacons proposés jusqu’au nabuchodonosor (15 litres), avec une prédilection pour le magnum (1,5 litre), adapté pour l’apéritif. « Les jeunes générations s’intéressent à nos produits et nous posent des questions », se réjouit Rémi Vervier, directeur. L’Extra Réserve a été élevé six ans sur lie, « ce qui est plus long que la moyenne. » Un temps supplémentaire qui permet, in fine, d’abaisser le dosage à 4 grammes de sucre par litre, sans pour autant donner l’impression qu’il y en a moins. Le Blanc de blancs se distingue quant à lui par ses notes d’agrumes. Les restaurateurs sont, avec les cavistes, les plus principaux clients de l’entreprise.
Dans la vallée de la Marne, au Breuil, les 17 hectares de la maison Pierre Mignon (100 ha en approvisionnements) sont encépagés à majorité en pinot meunier (60%), rejoint par le chardonnay (30%) et le pinot noir (10%). Parmi les vins commercialisés, figure le Clos des graviers (2009), qui a passé neuf ans sur lie. Issu d’un clos de deux hectares, élevé en barriques de chêne neuf durant quatre mois, il présente un côté vanillé et des notes d’amandes fraîches. Le Blanc de blancs est quant à lui très rond. 100% chardonnay, il a été vieilli sur lies durant cinq ans. « Le chardonnay est acide, et le vieillissement permet d’arrondir le vin », précise Jean-Charles Mignon, responsable produits.
A Mailly-Champagne (Marne), sur le versant nord de la montagne de Reims, Mailly Grand Cru développe 75 hectares encépagés à hauteur de 75% en chardonnay et de 25% en pinot noir. Les ventes sont principalement constituées du Brut réserve, composé de 30% de vins de réserve répartis sur douze ans. Lancé il y a plus de trente ans, le Blanc de pinot noir est aussi une signature forte de la maison. « La bouche témoigne d’une vivacité assagie : la chair du vin se fait onctueuse, réveillée par l’énergie des agrumes. L’équilibre se prolonge de manière élancée sur une structure finement épicée qui confère une finale saline désaltérante », décrit-t-elle.
Chez Champagne Gosset (à Aÿ, dans la Marne), impossible de passer à côté du Grand Blanc de blancs Brut, 100% chardonnay, issu de vignes répartis sur neuf villages de la Côte des Blancs et de la Côte des Noirs. « Autant d’expressions champenoises, de complexités et d’arômes qui ont permis d’explorer de nombreuses pistes de travail, riches et abouties, et de finaliser cette cuvée d’exception », explique la maison. Le Grand Millésime 2012 brut est pour sa part particulièrement doux, avec un « équilibre entre fraîcheur, fruité et vinosité sans masquer le caractère du vin et sa pureté. »
Lancé début 2019, le Grand vintage 2012 de Moët & Chandon (41% de chardonnay, 33% de pinot noir, 26% de pinot meunier), dégorgé en septembre 2018, peut quant à lui s’accorder avec des poissons blancs, du jeune comté ou des desserts à base de poires, pêches ou pommes. Un champagne rosé complète l’offre.
Des whiskies
Début octobre, lors du Whisky Live Paris, Diageo a lancé Traigh Bhan (46,2%), une nouvelle référence permanente d’Ardbeg. Ce single malt de 19 ans d’âge est affiné en fûts de bourbon et d’oloroso. « A 19 ans, les phénols sont retombés », précise la marque – ce whisky a un côté patiné, gras et sera disponible chaque année à moins de 200 bouteilles. Il est disponible (s’il en reste !) chez les cavistes.
Jura a mis sur le marché Two One Two (47,5%), dédié aux 212 habitants de l’île écossaise. Ce whisky passé en ex-fûts de bourbon puis en fûts de chêne américain chinkapin (chêne jaune). 6000 bouteilles du produit, qui rappelle des arômes de cake au citron et d’épices, sont disponibles. Des éditions limitées seront désormais disponibles chaque année – la gamme avait précédemment été entièrement refondue.
Woodford Reserve (Brown-Forman) a lancé en France le Select american oak (45,2%), nouvel opus de la Master’s collection initiée il y a quatorze ans. « On revient sur l’ADN très boisé et épicé de la marque, avec un vieillissement particulier en fûts de chêne Ozark », souligne Lia Sicard-Philipson, brand ambassador. Disponible cette année chez Dugas, cette nouvelle référence est composée à 72% de mais, à 18% de seigle et à 10% d’orge maltée. Destiné à la dégustation, il se caractérise par son côté résolument toasté.
Le négociant écossais Gordon & MacPhail a lancé une nouvelle référence (43%) de Strathisla, distillée en 2006 et embouteillée en 2019. La distillerie écossaise appartient à Pernod Ricard – Strathisla 12 ans d’âge figure dans l’assemblage de Chivas Regal. « Nous travaillons depuis toujours avec cette distillerie. Cette gamme d’embouteillages fonctionne sous licence. Chaque année, nous proposons de nouveaux millésimes. Le côté assez traditionnel de ce grand nom du Speyside plaît », explique Steven Cameron, international sales executive Europe.
Des rhums
Parallèlement au développement de sa gamme professionnelle, Havana Club a lancé au début de l’année l’édition 2019 (40%) de sa collection Tributo, lancée en 2017. 2500 bouteilles ont été écoulées dans le monde. Les trois maîtres rhumiers ont sélectionné des jus correspondant à l’année à laquelle ils ont été nommés à leur poste.
Depuis cinq ans, les rhums arrangés Arhumatic sont élaborés à base de fruits frais. L’entreprise de Forest-sur-Marque (Nord) a produit 32.000 bouteilles en 2018. Son équipe de cinq personnes double entre octobre et décembre. Les produits sont distribués par la Maison du Whisky. « Pour gérer notre croissance, confier notre distribution nous a libéré du temps. Nous devons désormais mécaniser l’étiquetage », précise Thierry Ogez, cofondateur avec sa femme Clémence. Issu du secteur des fruits et légumes, ils fabriquaient du rhum pour leurs clients en épicerie fine, avant de basculer sur ce créneau lors de leur cessation d’activité. Le dernier-né de leur rhum consiste en un mélange de sept plantes aromatiques et d’épices. A découvrir notamment dans la gamme, le rhum framboise, l’ananas rôti-basilic et le passion-vanille. Toutes les références sont dotées commercialement de noms latins « afin de ne pas se focaliser sur le produit. » « On avait un peu perdu le sens de la saisonnalité dans l’univers des rhums arrangés », regrettent-ils par ailleurs – ils s’efforcent désormais d’y remédier.
Les amateurs des rhums Plantation pourront quant à eux se procurer un élégant coffret composé de six flacons de 10 cl. A découvrir : 3 Stars White Rum (41,2°), Grande Reserve (40°), Gran Añejo (42°), Old Fashioned. XO 20th Anniversary (40°), Trinidad 2003 (42°) ainsi que leJamaica 2002 (42°). Un bon moyen de découvrir la richesse des différents rhums de la marque portée par Maison Ferrand.
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Plus d’idées cadeaux
Bière — Pour les fêtes, House of Beer propose en exclusivité chez Carrefour un bucket aux couleurs de Brooklyn Brewery. Un cadeau qui ravira les amateurs de bière avec six références (Lager, East IPA, Defender IPA, Naranjito, Bel Air Sour et la bière sans alcool très réussie Special Effects). L’occasion de découvrir la richesse de la gamme.
Vodka — Moët Hennessy décline les codes du luxe à travers sa vodka Belvédère. A l’occasion des fêtes, un coffret-cadeau disponible dans le groupe, à La Grande épicerie de Paris (Le Bon Marché), au prix de 4800 euros, associe une bouteille de 70 cl à un coupon donnant accès à un voyage pour deux personnes en Pologne. L’occasion de découvrir l’univers de la marque au moyen d’une expérience de trois jours et deux nuits en palace qui sera ajustée sur-mesure avec le voyagiste Safrans du monde.
Cocktails — Après avoir consacré son énergie au développement B2B et à l’aube du début de sa quatième année d’activité, Colada s’est ouvert aux particuliers désireux d’apprendre l’art du cocktail de la meilleure façon qu’il soit. La structure de Baptiste Bochet, ingénieur télécoms reconverti dans la mixologie, propose deux ateliers par mois, à offrir grâce à des bons cadeaux sans date de péremption.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.