Savez-vous correctement réaliser un gin tonic ? Connaissez-vous les produits qui font bouger le segment ? Focus sur le boom du gin et de nouvelles propositions.
Rarement a-t-on autant parlé du gin. En 2018, d’après Nielsen, il a représenté 35% de la contribution aux gains des spiritueux, alors qu’il pèse moins de 5 % de leurs volumes en France. « L’Espagne est actuellement le plus gros marché », soulignait Stanislas Jouenne, consultant en métiers du bar, lors de la huitième édition du Paris Cocktail Festival organisée mi-novembre à Paris.
« Il existe plusieurs types de gin », a-t-il rappelé aux participants à ses ateliers : le compound gin était fabriqué en Angleterre par ajout d’arômes et de substances botaniques à un alcool neutre. Le distilled gin bénéficiait d’une distillation en batch dans un alambic traditionnel, avec éventuellement des adjonctions. Le London Dry Gin ne fait pas l’objet d’ajouts (gin sec redistillé dans des alambics traditionnels). S’y ajoutent l’Old Tom gin, le sloe gin et le Plymouth gin.
Encore faut-il savoir préparer, après cette approche théorique, un gin tonic digne de ce nom. « Maîtrisez le process de dilution de la glace, insiste Stanislas Jouenne. Rafraîchissez votre verre au préalable, enlevez ensuite les glaçons de votre verre, et exprimez le zeste de citron en passant l’écorce du côté externe sur le verre. Frappez dans vos mains les garnitures (romarin, menthe…) que vous avez sélectionné », recommande le professionnel, qui a assuré le lancement du Tiger, un bar spécialisé du 6ème arrondissement de Paris. Parmi les ingrédients au choix pour les participants à l’atelier : la gamme de tonics et produits Organics by Red Bull, ou bien le gin Bandarel de la distillerie Bows, basée à Montauban.
Quatre produits à découvrir…
Parmi les autres produits présentés à l’atelier figure le gin japonais Etsu, distribué par BBC Wine & Spirits. Lancé il y a deux ans, le produit est très aérien, avec une touche de poivre et, pour les agrumes, de yuzu. Il rappelle moins la baie de genièvrier qu’un gin classique. « C’est avec une grande fierté que la distillerie Asahikawa a fabriqué ce gin unique sur l’île d’Hokkaido au Japon. Les principales plantes – écorce d’orange amère vert, coriandre, réglisse et racine d’angélique – macèrent pendant plus de 24 heures dans de l’esprit de canne à sucre neutre distillé grâce à un alambic en cuivre à col de cygne jusqu’à 83% l. Il est ensuite dilué jusqu’à 43% avec de l’eau et filtré sur charbon de bois », explique le distributeur. En cocktail (ici avec Emile Arazan, du Park Hyatt) : gin, jus de citron vert, liqueur de yuzu (14%), sirop de gingembre.
A Avignon (Vaucluse), Manguin développe depuis trois ans la commercialisation de son Oli’Gin (41%), distillé en alambic charentais. « L’association du gin et de l’olive est très harmonieuse. Nous sommes distillateurs depuis soixante ans et nous explorons de nouvelles pistes », précise Emmanuel Hanquiez, propriétaire. Deux formats (50 et 70 cl) sont disponibles pour cette référence aux six botaniques, distribuée en direct. La seconde édition du concours de barmans sera organisée en juillet 2020. Pour l’heure, en cocktail, place au Meli-Melon (3,5 cl d’apéritif au Melon Manguin, 3 cl de Xérès Px, 1 cl de mezcal).
Fabriqué en Charente-Maritime, Bartolomeo (Tigre Blanc Paris, distribué par CBH) rend hommage à l’explorateur portugais Bartolomeu Dias, qui a franchi le cap de Bonne-Espérance, permettant de faciliter le commerce des épices par la route des Indes nouvellement ouverte. Huit botaniques sont utilisés, dont du poivre de Timut et du kombawa. « Il s’agit d’un gin parfaitement adapté à la mixologie », se réjouit Tiziano Tasso, brand ambassador, avant de présenter The Scouzer : 4 cl de gin infusé au sirop de jasmin, 2 cl de sirop de confiserie à la rhubarbe et à la crème, 1 cl de jus de citron frais.
Acquis en 2016, le gin allemand Monkey 47 constitue désormais pour sa part une des pépites de Pernod Ricard. Disponible dans cinquante pays sur quatre continents, créé il y a plus de soixante ans, il a été relancé en 2010 par une nouvelle distillerie. Pour ses notes de dégustation, un « nez très attirant avec des traits typiques de Dry Gin londonien et des notes épicées légères. Tout aussi frais au nez qu’en bouche », caractérise le groupe. Pour le déguster en cocktail, Samuel Wassermann, du bar parisien Lipstick (nous en parlerons prochainement) propose le Funky Monkey : oignons, eau, vinaigre balsamique, sucre, genièvre et gin.
… et une liqueur de gin
Impossible, enfin, de manquer le lancement de June intervenu cette année. Cette liqueur de gin (30%). « Après distillation du gin G’Vine, l’infusion de fruits d’été va conférer à June une gourmandise raffinée », promet son distributeur, Renaissance Spirits. Le produit, élaboré par Maison Villevert, s’appuie sur la pêche de vigne. Très facile à préparer en tonic, June se conjugue aussi en spritz (1/3 de liqueur de gin, 2/3 de prosecco, un trait d’eau pétillante, tranches de pêche) et, de manière plus élaborée, dans un autre cocktail (June Royal : 6 cl de liqueur de gin June, 2 cl de La Quintinye vermouth Royal Blanc, 1,5 cl de citron jaune et 12cl de limonade). Un nouveau produit qui renouvelle l’approche du gin.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.