Chaque mois, focus sur l’actualité du green business. Les technologies vertes suscitent toujours l’intérêt des investisseurs, comme le prouvent de récentes opérations.
Informations à double tranchant pour les cleantechs. Selon les chiffres du cabinet Chausson Finance, les investissements réalisés par les sociétés de capital-risque françaises dans les firmes du secteur ont chuté de 30% entre 2008 et 2009, témoignant des ravages causés par la crise financière. Bien que prometteuse, la filière verte pâtit de temps de développement particulièrement lents et d’une faible consolidation du secteur.
Les chiffres sont toutefois nettement différents selon le prisme retenu : d’une manière générale, la croissance des investissements dans les écotechnologies reste forte, avec des montants en hausse de 50% entre le second semestre 2008 et le second semestre 2009. Il s’agit du troisième secteur le plus investi derrière la santé et l’internet/e-commerce.
La part des capitaux d’amorçage (le premier apport en capital d’une entreprise) reste toutefois particulièrement faible : 7% des capitaux investis y sont alloués. Les entreprises déjà en place bénéficient donc d’un atout non-négligeable : au second semestre 2009, les réinvestissements au sein de sociétés déjà en portefeuille ont représenté 55% des fonds engagés et 63% des entreprises financées.
Le véhicule au cœur des levées de fonds
Parmi les opérations marquantes de ces derniers mois, la start-up américaine Better Place tire son épingle du jeu. Son offre, qui consiste à mettre en place un réseau stations d’échange de batteries pour véhicules électriques, a séduit des grands noms de la finance parmi lesquels Lazard, Morgan Stanley ou HSBC. 350 millions de dollars viennent d’être levés afin de financer de futurs développements.
« Better Place est une solution du secteur privé pour les infrastructures destinées aux véhicules électriques qui n’a pas besoin de fonds gouvernementaux pour réussir sans sacrifier les attentes des consommateurs quant a leur mobilité », a expliqué le directeur exécutif de HSBC Holdings Stuart Gulliver. Les premières voitures à batteries échangeables seront en circulation dès l’an prochain en Israël et au Danemark par le biais d’une alliance conclue avec Renault-Nissan.
Le groupe Gruau, leader européen de la carrosserie pour véhicules utilitaires légers, va bénéficier d’un apport de 9,7 millions d’euros émanant du Fonds stratégique d’investissement et d’un pool d’investisseurs. Il s’agit notamment de permettre à Gruau de se développer dans les véhicules utilitaires électriques, les entreprises constituant actuellement le public le plus réceptif à ce type d’offre.
Dans un secteur différent, en France, le producteur de granulés à bois EO2 a réalisé un tour de table lui permettant de lever 6,6 millions d’euros. Depuis sa création en 2006, l’entreprise s’est principalement focalisée sur la sécurité de ses approvisionnements, l’entrée à son capital de l’Office National des Forêts étant à souligner.
Une piste de plus en plus importante en matière de financement des cleantechs réside par ailleurs dans l’investissement en direct de la part d’entreprises.