Les techniciens Bac +2 apparaissent comme les profils les mieux placés pour profiter de la reprise. Les conséquences de la crise sur les recrutements et les salaires sont encore perceptibles.
Des tech-ni-ciens ! Les opérations de maintenance, en particulier dans l’industrie, sont toujours d’actualité… d’autant plus que les machines sont appelées à durer. « En attendant d’investir dans de nouveaux équipements, les entreprises se focalisent sur l’optimisation de leurs outils de production », confirme au Figaro Hugues Pariot, directeur général d’Expectra. Ce besoin de main-d’œuvre se traduit également en termes de fiabilité et de sécurité, d’où le nécessaire recours à des profils expérimentés ou issus de filières en phase avec les attentes du marché. Les diplômés de BTS (Bac + 2) voient ainsi leur cote progresser.
Les compétences techniques et les périodes de stage prolongées permettent à ce cursus d’apporter une véritable valeur ajoutée dans une période de vigilance extrême sur l’adéquation entre coût du recrutement et apports du candidat. Les nouvelles recrues doivent être immédiatement opérationnelles, d’où le recours à ce type de filières, dont les licences professionnelles constituent l’émanation la plus développée à Bac + 3. 74% des DUT (diplômes universitaires de technologie) et 30% des titulaires de BTS poursuivent aujourd’hui leurs études.
L’intérim aux premières loges de la reprise
Dans un autre domaine, le travail temporaire constitue un baromètre de l’emploi en période de crise. Alors que la reprise économique semble s’amorcer, les entreprises, prises en étau entre une situation financière parfois difficile et la volonté de préparer de nouveaux développements, tablent sur des missions pour remplir certaines tâches. Le recours aux stages s’accentue également dans ce contexte.
Selon le cabinet Hays, 64% des entreprises comptent embaucher un intérimaire au cours des mois à venir, renforçant la pertinence de ce moyen. Les sociétés d’intérim ont néanmoins été bousculées par les difficultés économiques de ces derniers mois, les obligeant à s’adapter à cette période de vaches maigres. Au plus fort de la crise, au 1er semestre 2009, les effectifs ont reculé de 35,5% par rapport au 1er semestre 2008. Le cœur de l’activité, la compensation de surcroît d’activité, n’a pas résisté aux restrictions des carnets de commandes, tandis qu’aujourd’hui l’objectif est davantage de se prémunir contre des perspectives économiques et financières incertaines.
Heures supplémentaires, salaires : restriction de rigueur
Pour les salariés en poste, difficile de faire valoir les effets censés être procurés par la loi Tepa, prônant la défiscalisation des heures supplémentaires depuis l’été 2007. Entre le quatrième trimestre 2008 et la même période en 2009, le nombre d’heures supplémentaires déclarées est en chute de 5,6%. Conséquence de ces restrictions, le montant des exonérations a reculé, actant le passage d’un volume de 727 millions d’heures supplémentaires en 2008 à 676 millions en 2009.
La tension est également de mise sur les salaires. Sur l’année 2009, le salaire de base a progressé de 1,9% (hors inflation), contre 3% de hausse en 2008. Dans l’informatique, on peut ressentir une tendance à la baisse, les profils les plus expérimentés tirant leur épingle du jeu. Certaines fonctions particulièrement demandées mais aux ressources rares soutiennent également à la moyenne du secteur, comme le référencement par exemple. « Le marché s’est fortement contracté même si les évolutions technologiques font que les entreprises recherchent toujours des profils spécialisés », résume au site spécialisé Silicon Alexandre Groux, du cabinet de recrutement Michael Page.
Avec 19.500 chômeurs de plus entre décembre et janvier, le véritable redémarrage du marché d’emploi ne semble pas encore d’actualité. La chasse aux opportunités s’installe plus que jamais, en fonction des profils, comme une pratique en vogue.