Depuis quatre ans, à Louchats (Gironde), Les Bienheureux n’a cessé d’étendre son territoire dans l’univers des spiritueux.
Alexandre Sirech, qui a travaillé durant quinze ans chez Pernod Ricard, puis dans le vin, et Jean Moueix (Duclot et Pétrus), ont souhaité créer un whisky français sur la base des savoir-faire du pays : céréales, distillation, packaging…) Bellevoye était né. Guillaume Mastellotto, directeur commercial de l’entreprise, nous présente cette aventure entrepreneuriale.
Comment Les Bienheureux se distinguent dans l’univers des spiritueux ?
Nous sommes l’un des premiers pays consommateurs de whisky dans le monde ! Nous avons aussi fait le choix d’embaucher seulement en CDI et d’avoir des valeurs fortes (l’esthétique, le recours à des PME françaises…). La France n’est pas le pays le plus simple pour entreprendre, mais il est possible de le faire sérieusement, sans forcément se prendre au sérieux. Nous sommes une quinzaine de personnes, qui, pour la plupart, ont quitté de très beaux postes pour rejoindre Les Bienheureux.
Quelles sont les spécificités de la gamme Bellevoye ?
Nous avons quatre références – bleu, blanc, rouge, noir – dont les single malts proviennent de différentes régions. Lors du lancement, il y avait approximativement trente-cinq distilleries en France ; aujourd’hui, il y en a une soixantaine. Nous voulions un produit équilibré, élégant et rond, finalement assez proche d’un whisky japonais, mais avec des produits français, en faisant la synthèse de ce que la France fait de mieux. Un second élevage est effectué dans des barriques neuves de chêne français, avec des chauffes très douces. Nous ne toastons pas nos fûts. Nous appliquons les meilleurs savoir-faire issus de nos expériences dans le vin. Par ailleurs, sous nos latitudes, le vieillissement est beaucoup plus rapide qu’en Ecosse. Cela nous permet d’avoir des résultats comparables en moins de temps !
Vous avez aussi étendu votre spectre au rhum…
El Pasador de Oro est un rhum guatémaltèque assemblé et fini à Chérac, près de Cognac : nous faisons l’assemblage et l’élevage final sur place. Il s’agit de notre plus grosse marque, avec Bellevoye. Embargo, le premier rhum d’assemblage de rhum agricole de Martinique et de rhums de mélasse de trois territoires caribéens, est quant à lui destiné à la mixologie et aux cocktails. Quand on s’est lancé il y a quatre ans, nous nous sommes implantés sur ce marché. Le daiquiri et le mojito sont sublimés avec ce rhum. L’apport du rhum agricole vient faire ressortir la fraicheur et l’aromatique de la canne à sucre. Nous faisons également l’assemblage de ce rhum dans notre chai. Parati est, elle, une cachaça, qui vient du Brésil : seul le cœur de chauffe est conservé. Il s’agit d’un produit résolument premium car c’est un assemblage de cachaça fraiches et de cachaças âgées.
Quels sont vos objectifs de développement ?
Bellevoye et El Pasador de Oro sont destinées aux cavistes ; Embargo et Parati visent principalement les bars. Depuis janvier, nous avons fusionné nos deux activités vins et spiritueux. Les vins d’Alexandre Sirech ont, en effet, rejoint notre portefeuille. Les spiritueux offrent la possibilité de gommer l’effet millésime qui existe dans le vin, et les vins bénéficient d’une pression fiscale moins importante. Cette complémentarité est une chance. A l’export, nous avons ouvert une vingtaine de territoires en deux ans. Bellevoye est depuis novembre 2018 le seul whisky servi en Business et en Première sur Air France et pour les trois prochaines années ! Nous sommes aussi le seul whisky servi à l’Elysée. Parmi nos objectifs, figure aussi le développement dans les cafés-hôtels-restaurants haut de gamme.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.