Croissance, chômage, consommation, crédit, valeurs moyennes: tous les éléments à prendre en compte avant d’aborder une nouvelle année boursière.
Avec un CAC 40 en hausse de 22,32% sur l’année 2009, les investisseurs peuvent souffler. Une performance qui tranche avec le bilan calamiteux de 2008, année particulièrement marquée par la crise avec un indice dévissant de 42,68%. Les douze derniers mois peuvent se diviser en une phase de chute, jusqu’au point bas du 9 mars (clôture à 2.929,19 points) suivie d’une phase de rebond (+ 56%). Les perspectives pour 2010 incitent à la prudence, les éléments micro et macroéconomiques témoignant d’une persistance de certains symptômes de la crise.
Une petite poussée de croissance ? Qu’elles émanent du gouvernement ou de l’Office français des conjonctures économiques, les prévisions de croissance du PIB pour 2010 sont particulièrement proches. Le premier vise un accroissement de 0,75% pour 2010 (après un recul estimé à 2,25% en 2009), tandis que le second table sur une hausse de 0,8% cette année. Seuls les analystes de BNP Paribas se permettent d’être plus optimistes avec un chiffre pour le moins audacieux de 1,5%. L’établissement bancaire est toutefois en ligne avec les autres entités concernant les prévisions pour l’année écoulée.
Chômage: toujours plus haut ! 7,4% de la population active en 2008, 9,1% en 2009 et 10,5% pour 2010: les estimations du taux de chômage réalisées par l’OFCE, plus pessimistes que celles du gouvernement, témoignent d’une dégradation du marché de l’emploi particulièrement inquiétante en dépit des nombreuses mesures adoptées ces derniers mois. Même si les chiffres relatifs au mois de novembre font part d’une reprise de l’intérim et d’un ralentissement du nombre de destructions d’emplois, les perspectives sont très moroses. Une situation qui pourrait peser sur la consommation des ménages.
A la recherche de la consommation perdue. Les ménages seront plus que jamais au centre de l’attention. C’est de leur comportement qu’émanera la majeure partie de la croissance tant attendue. La diminution des primes à la casse automobiles devrait constituer un frein particulièrement fort, tandis que nombreuses sont les inquiétudes prononcées sur la solidité du crédit. Les dernières données communiquées par la Banque de France (3,7% de croissance sur un an) sont positives, la chute des taux favorisant la demande. Le résultat des soldes, qui se sont ouvertes cette semaine, sera scruté de près.
Doutes sur les capacités financières des entreprises. C’est la dégringolade en termes d’octroi de crédits aux entreprises: la chute de 17,5% constatée entre novembre 2008 et novembre 2009 est de mauvais augure concernant les capacités d’investissement et de financement des firmes. Le recours de grandes entreprises aux marchés obligataires et le ralentissement de l’activité peuvent constituer des éléments explicatifs. La Fédération bancaire française a organisé une série de rencontres entre dirigeants de banques et de PME.
Cap sur les petites et moyennes valeurs. Leur capitalisation boursière n’excède pas 1,5 milliard d’euros, et pourtant: les small&mid caps constitueront sans doute le compartiment boursier le plus suivi de 2010.L’indice européen des petites et moyennes valeurs s’est adjugé 53,48% sur l’année écoulée, un résultat qui rend le panier étudié particulièrement attractif. Les opportunités permises par la reprise favoriseront le redémarrage du marché des fusions-acquisitions et l’expansion de nombreuses firmes vers les pays émergents.
Dans ce contexte, Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia Asset Management, estime que « si une grande partie des gains est derrière nous, il est possible d’envisager la poursuite du mouvement haussier en 2010, de 10 à 15% sur l’année ». Dans un entretien accordé au Figaro, il précise toutefois que cette éventualité dépendra notamment de l’action des banques centrales, qui devront parvenir à gérer et expliquer les évolutions prises en matière de politique monétaire.