Les pays émergents se sont illustrés l’an dernier en Bourse. Les introductions en Bourse devraient suivre ces bonnes performances.
En s’arrogeant 73% sur l’année 2009, l’indice MSCI Emerging Markets, établi à partir des capitalisations boursières dans vingt-six pays, donne le ton: les pays émergents peuvent afficher des performances aussi remarquables que les économies développées, d’autant plus qu’ils disposent d’un fort potentiel pour les mois à venir. Au 25 décembre, la Bourse de Shanghai (Chine) affichait un gain de 123% par rapport au 1er janvier 2009, Sao Paolo (Brésil) était en hausse de 80%, tandis que Bombay (Inde) ne déméritait pas avec une hausse de 78%.
Une étude récemment publiée par le cabinet de conseil Ernest&Young permet de « légitimer » l’importance prise par les économies dites émergentes en indiquant que leurs firmes représentent désormais 30% des 1.000 premières entreprises mondiales, contre 22% en 2007 et seulement 10% en 2000. La décennie qui vient de s’écouler aura donc été, pour ces pays et en particulier le groupe des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), théorisé dès 2001 par Goldman Sachs, dont la croissance n’est plus à démontrer.
La physiologie des entreprises de ces pays a considérablement changé en l’espace d’une dizaine d’années. Non seulement leur poids s’est accru sur la scène internationale, mais leurs caractéristiques financières se sont également améliorées pour les plus importantes d’entre elles. « Les entreprises des pays émergents ont des marges de rentabilité nettement supérieures à celles des pays développés », explique au Figaro Alexis Karklins Marchay, du département évaluation d’Ernst & Young.
Ces firmes peuvent se targuer d’évoluer sur des marchés en forte croissance, et de bénéficier de coûts allégés notamment en raison d’une masse salariale moins importante. Le coût de la main-d’oeuvre et le cadre législatif plus allégé dans un grand nombre de secteurs sont également à prendre en compte, même si de nombreuses disparités sont à prendre en compte selon les pays.
Au plus fort de la crise, entre septembre 2008 et mars 2008, au moment où les indices des économies développées dévissaient d’en moyenne 13%, Shanghai, Bombay et Sao Paulo étaient orientées à la hausse (+30%). Le sondage mené par Ernest&Young auprès des investisseurs institutionnels confirme que ces données positives sont scrutées de près par la communauté financière, 75% des personnes interrogées estiment que les introductions en bourse reprendront d’abord sur le marché chinois, puis en Inde (57%) et au Brésil (57%).
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Allemagne pourraient patienter jusqu’au second semestre 2011 dans le pire des cas pour enregistrer un rebond significatif du nombre d’appels aux marchés.