Le Whisky Live est l’occasion rêvée de sortir de sa zone de confort. Promesse tenue avec une sélection de whiskies à même de satisfaire les geeks et le grand public.
Difficile de sortir indemne du Whisky Live, le plus grand salon grand public de dégustation de spiritueux en Europe. Pourtant, il fait office de boussole : 58% des consommateurs confient mal connaître le whisky, contre 10% qui s’estiment être de « bons connaisseurs », selon un sondage Ipsos. 56% des sondés achètent du whisky pour sa qualité, 45% pour son âge, 43% pour son type, 40% pour son pays d’origine et 35% pour sa marque. Plongée dans les allées maltées de la Cité de la mode et du design, à Paris. L’événement s’y est déroulé du 22 au 24 septembre, pour la dernière fois dans cet immense bâtiment avant sa fermeture.
Partir sous le soleil de Californie
Les produits de Sonoma Distilling Co. (photo de couverture) sont élaborés sous la houlette d’Adam Spiegel qui, après avoir aidé un ami, a décidé de créer en 2010 sa propre distillerie en Californie (Etats-Unis). « Il est de plus en plus difficile de fabriquer du whisky aujourd’hui, au vu de l’essor du nombre de distilleries », observe le propriétaire. Pour autant, son Rye (46,3%), composé à 80% de seigle et à 20% de seigle malté, cache des arômes de vanille et de piment qui ne sont pas désagréables… A découvrir aussi, le Cherrywood Rye (seigle, blé, orge fumée au bois de cerisier californien, 47,8%), un whisky conçu « comme un cocktail », paré pour la mixologie.
Se réchauffer en Suède
L’intertitre peut sembler paradoxal. Pourtant, la distillerie suédoise Mackmyra, qui fêtera l’an prochain son dixième anniversaire, sait proposer des whiskies chaleureux. L’entreprise a constitué la première distillerie ouverte dans le pays. Il faut donc imaginer « la lueur de l’hiver », comme son nom l’indique, pour déguster Vinterglod (46,1%), lancé en avant-première par La Maison du Whisky au Whisky Live. Ce whisky fini en fûts de vin chaud est destiné à une dégustation pure.
S’enticher de nouveautés en Ecosse
Sous la houlette de Marussia Beverages, Mossburn Distillers (Ecosse) propose une nouvelle gamme, Mossburn Signature Casks, vieillis dans des fûts de chêne américain avant leur assemblage, puis affinés dans des fûts fabriqués sur-mesure. Sept références sont disponibles, distribuées depuis le début de l’année en France. Hors de la série, le Blended Malt Scotch Whisky, un assemblage de plusieurs whiskies du Speyside, est passé en fûts d’Oloroso, avant de découvrir les particularités de fûts neufs construits à l’aide de têtes de chêne fortement brûlé. Mossburn, embouteilleur, était pour la première fois présent au Whisky Live.
S’enchanter avec une liqueur
Pour faire une pause, cap sur le stand de Koval, une distillerie fondée il y a dix ans à Chicago (Etats-Unis), découverte l’an dernier. Une mise en bouche… à la liqueur de gin à la canneberge (cranberry). Plus alcoolisé qu’une liqueur classique (30%), cet incroyable produit composé de 13 plantes sera progressivement déployé à l’international, après un lancement en août 2018 dans l’Illinois et l’Etat de New York. La liqueur peut aussi être associée au whisky de millet produit par l’entreprise.
Explorer le terroir viticole français
Après un lancement réussi il y a un an à l’aide de deux premières références, suivi du Guip, un whisky breton décoiffant, Benjamin Kuentz poursuit sa vocation d’éditeur de whiskies en ayant élaboré le cahier des charges d’Aux particules vines (46%), un single malt. Sa particularité : un finish en fûts de vins blancs de Bourgogne (domaine Chartron), qu’il a récupéré l’an dernier. Près de neuf mois plus tard, place au début d’une réflexion sur la mise en avant du patrimoine français, qui pourra se poursuivre ensuite. Les produits sont disponibles auprès de l’Explorateur du goût. « Au démarrage, je ne savais pas ce que ça allait donner ! », lance Benjamin Kuentz. Mission réussie.
Découvrir une nouvelle marque résolument accessible
Deux ans après son lancement, Copper Dog (40%), un assemblage de huit single malts du Speyside, arrive en France. Soutenue par une participation minoritaire de Diageo, la marque mise sur un produit très doux. Une belle initiation au whisky écossais, et un moyen de découvrir les cocktails qui peuvent accompagner le spiritueux : Old fashioned, Appleton, ou tout simplement allongé de ginger ale. « L’idée de Copper Dog a été de donner à la Grande-Bretagne une marque de spiritueux cool à la hauteur de ses exportations créatives dans l’art, la musique, le cinéma, la mode et la musique », précise le leader mondial des spiritueux.
Fêter en fanfare les vingt ans d’Armorik
A Lannion (Côtes-d’Armor), la distillerie Warenghem est une référence des alcooliers bretons. Elle fabrique du whisky depuis 1983 avant d’avoir lancé, en 1998, Armorik, le premier single malt français. L’entreprise existe depuis 1900, avec un métier originel de liquoriste. Cette année, place au lancement d’Armorik 10 ans (46%), vieilli en fûts de Bourbon (neuf ans) puis de Sherry Oloroso (trois ans). Disponible en quantités limitées (2000 bouteilles), il précède le renouvellement des packagings de la gamme. « Il faut être breton pour le marché français, et rester français à l’export (15% à 20% des ventes d’Armorik) », observe David Roussier, directeur général.
S’échauffer le palais
Grâce à sa gamme Experimental Series, Glenfiddich (disponible chez William Grant & Sons France) nous avait déjà habitués à « réapprendre le whisky ». Le premier whisky vieilli en fûts de bière India Pale Ale, un single malt conçu par vingt experts du whisky, et un single malt affiné en fûts de vin de glace avaient introduit les réjouissances. Place, en cette rentrée, à Fire & Cane (43%), un single malt tourbé affiné durant trois à quatre mois en fûts de rhum de mélasse. « Est-il tourbé ou doux ? », interroge la marque.
Appréhender les subtilités du whisky écossais
Sortons quelques minutes des produits les plus fous de l’éleveur-embouteilleur familial écossais Gordon & MacPhail. L’entreprise fondée en 1895, qui possède les plus vieux stocks de whisky écossais, fait un pas en direction d’une cible plus large avec sa nouvelle gamme Discovery, lancée en mai. « Conçue pour aider les buveurs de whisky à entreprendre un voyage exploratoire dans le portefeuille de Gordon & MacPhail, chaque bouteille comporte une brève note de dégustation et un extrait de millésime ou d’âge », explique-t-elle. A découvrir sans attendre, Ledaig (43%), un single malt en provenance de la distillerie Tobermory, au doux goût de vanille.
Patienter avec un incroyable new make
Un new make consiste en un distillat tout juste sorti de l’alambic. Ouverte en 2017 au terme de cinq ans de travail, la distillerie écossaise Lindores Abbey (dont les premières traces remontent à 1494) doit en passer par ce stade dans l’attente du lancement de son whisky en 2020. La mise en bouche, un produit (Aqua Vitae, 40%) élaboré à partir d’herbes et d’épices, se caractérise par l’intensité de la verveine. Drew McKenzie Smith, cofondateur de la nouvelle entreprise, était chef cuisinier…
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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