ÉconomieEntreprisesManagement

«Les organismes de formation n’ont pas le temps de recruter des professionnels»

2 min de lecture
Management & Coaching

Proposer un vivier de 4500 formateurs, tel est l’objectif de Tuto’s Me Pro. L’entreprise, créée en 2016 et incubée à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), met à disposition des centres de formation un réseau d’intervenants préalablement sélectionnés. Son président, Anthony Brice, répond aux questions de Business & Marchés.

Quel constat vous a incité à créer Tutos’Me Pro?

Anthony Brice — Dans la formation et dans l’enseignement en général, pour diverses raisons, nous sommes à la traîne, que cela soit en face des pays européens, mais aussi au niveau mondial. Plusieurs raisons relèguent notre pays derrière nombreux autres. J’ai pris la décision de m’orienter vers l’une de ces raisons, l’une d’entre elles sur laquelle je pouvais agir. Nous manquons d’enseignants et de formateurs, car ceux qui doivent les engager n’ont pas le temps de s’occuper de tout. Les apprenants, l’administratif, il y a tout un tas de choses qui poussent les décisionnaires à reculer les entretiens et les embauches.

Pourquoi les organismes de formation éprouvent-ils des difficultés à trouver des formateurs?

Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, celui ou celle en charge de recruter les enseignants est généralement le ou la responsable du centre. Un responsable d’école ou de centre de formation croule sous le travail, et rend de facto, le recrutement très compliqué à gérer. Deuxièmement, une école ou un centre de formation vit au gré des inscriptions et des appels d’offres. Un groupe cette année ne garantit pas un groupe l’année prochaine, donc l’embauche est risquée. Un centre peut se retrouver avec du personnel interne sur les bras sans groupe en face. Troisièmement, les enseignements évoluent, les apprenants aussi.

Quels sont les secteurs en tension en la matière?

Nombre de CFA ont besoin de nous aujourd’hui pour des secteurs tels que la plomberie, l’électricité et la fibre. Cependant, notre action reste toujours centrée sur l’insertion et le FLE. Vient ensuite la préparation aux concours. De grandes entreprises apprécient par ailleurs de travailler avec nous car nous œuvrons sur tout le territoire. Nous pouvons donc gérer toutes leurs formations, avec un seul interlocuteur, sur l’ensemble du pays, sur plus de 300 domaines.

Comment sélectionnez-vous les intervenants et organisez-vous les mises en relation?

Avant d’envoyer un intervenant à un centre, celui-ci nous renseigne sur ce qu’il souhaite (diplômes, expérience…) De manière générale, le profil-type est titulaire d’un master, avec trois ans d’expérience. Nous sommes en contrat avec les centres de formation. Nous facturons le nombre d’heure effectuées à la fin du mois  le tarif est défini par l’école ou le centre à leurs tarifs habituels, et nous reversons l’argent au formateur 10 à 15 jours plus tard.

Quels sont vos objectifs de développement?

Nous digitalisons actuellement tout le processus de mise en relation afin de gagner du temps sur la sélection du profil que nous envoyons chez nos partenaires. Un algorithme pourra nous dire en quelques secondes, qui nous devons envoyer à tel ou tel endroit en fonction des critères que le client aura demandé. Nous atteindrons 6 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année prochaine. Il a triplé chaque année depuis notre création. Nous irons chercher une première levée de fonds courant 2019, avec une entreprise rentable depuis sa première année, afin de pouvoir renforcer nos équipes commerciales et amorcer notre internationalisation.

2896 articles

A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
Articles
A lire également
EntreprisesIndustrie

Armin étoffe sa gamme d'armagnacs et ses déclinaisons en cocktails

La start-up Armin, qui s’attèle à refaire découvrir l’armagnac depuis quatre ans, change ses étiquettes, et accentue sa stratégie cocktails.
EntreprisesEnvironnement-SantéIndustrie

5 start-up spécialisées dans les produits végétaux et vegans pour la boulangerie, la pâtisserie et le snacking

Dans les boulangeries, le snacking ne cesse de gagner du terrain. Focus sur 5 start-up qui développent des produits spécifiques (aquafaba, farine,…
EntreprisesServices

The Oasis House lance des maisons de campagne dédiées aux séminaires d'entreprise

A Egreville, en Seine-et-Marne, La Prairie a ouvert ses portes mi-octobre sous la houlette de The Oasis House, une start-up spécialisée dans la gestion de maisons de campagne dédiées à l’événementiel.

Recevez nos prochains articles par e-mail

Abonnez-vous à notre newsletter

1 commentaire

Les commentaires sont fermés, mais vous pouvez nous contacter par mail depuis notre page A propos.