Du 19 au 24 juin, les Pays-Bas invitent les Parisiens à découvrir leur univers culturel à travers un ensemble d’événements. Une exposition intitulée « Bionumérique : matériaux et mode du futur » (du 19 au 23 juin), une soirée invitant des conférenciers issus de la culture et de l’économie du design à commenter des images (PechaKucha, le 20 juin), la fête de la musique le 21 juin à l’Atelier néerlandais (7ème arrondissement), un « bal » du livre, ainsi que des projections à la Cinémathèque française seront proposés. Bart Hofstede, conseiller culturel de l’Ambassade des Pays-Bas à Paris, présente les enjeux de cette semaine intitulée « Oh ! Pays-Bas ».
Pourquoi avez-vous souhaité mettre à l’honneur la culture néerlandaise à Paris?
En fait, il s’agit surtout de mettre en valeur l’échange culturel entre nos deux pays. Bien qu’ils soient tout près, ils sont quand même assez étrangers l’un pour l’autre, à ma surprise. J’ai l’impression qu’il existe beaucoup d’images stéréotypées et franchement démodées, ou au moins limitées : Amsterdam est bien plus qu’un ensemble de canaux où on admire Rembrandt et Vermeer. Paris est bien plus grand que le Louvre et les Grands boulevards. Et surtout, nos pays sont biens plus grands que leurs capitales. C’est épatant de pouvoir découvrir ses côtés inconnus : ses cotés innovateurs, jeunes, créatifs, résolument orientés vers l’avenir, et non seulement les éléments nostalgiques d’un passé prodigieux.
Jusqu’alors, comment faisiez-vous connaître la saison culturelle néerlandaise en France?
Montrer les arts et le patrimoine néerlandais aux Français, c’est ce que nous faisons chaque jour, d’une façon très précise : nous nous efforçons toujours de mettre les Néerlandais en relation avec des Français, des artistes, écrivains ou designers. Juste mettre en place un programme néerlandais, à mon avis, c’est très XXe siècle et trop facile – aujourd’hui, nous sommes ensemble en Europe, avec un train qui relie Paris à Rotterdam en un peu plus de deux heures, et l’internet qui rétrécit le monde. Il faut dialoguer. Il faut s’interpeller. Nous ne sommes pas comme vous, aux Pays-Bas, et vous n’êtes pas comme nous, ce qui rend la conversation parfois compliquée, mais toujours intéressante. N’est pas là la base d’une belle amitié ?
Quelles passerelles existent entre les arts en France et aux Pays-Bas?
Nos deux pays partagent un passé commun, vu que nous avez été une province française pendant des années, et vous nous avez donné notre premier roi, un certain Louis Napoléon. En fait, la collaboration culturelle, au XIXe siècle, est intense. Les Français ont la bonne habitude de traduire beaucoup d’écrivains néerlandais, d’inviter les meilleurs architectes néerlandais à bâtir, et nos DJ à animer les plus belles soirées. Et vous avez Daft Punk, Laurent Binet, Manu Chao et j’en passe, tellement d’autres qui sont des héros culturels chez nous. Le plus important pour moi, c’est qu’en France, je ne me sais un peu chez moi, je suis chez les voisins. Allez, de voisins un peu étranges vous l’êtes de temps en temps, il faut l’admettre. Mais qui voudrait que ses amis soient exactement comme soi-même ?