L’optimisation des flux constitue l’élément principal d’une politique de réduction des émissions de CO2 en Ile-de-France, où les transports sont les premiers facteurs de pollution.
Avec 27,46 % à Paris, la liste Europe écologie, qui a réuni plus de 16 % des voix à l’échelon nationale, a fait figure de surprise inattendue lors des élections européennes, et a davantage séduit les électeurs de la capitale, qui assistent depuis de nombreuses années à la mise en place d’une politique résolument orientée à l’encontre de la circulation automobile individuelle classique. La mise en place d’outils destinés à décourager les automobilistes, l’extension du réseau de couloirs de bus et les Vélib’, c’est un arsenal de mesures « vertes » qui a été mis en place depuis 2001.
Question majeure en Ile-de-France, les transports font donc partie intégrante des politiques de l’environnement menées dans la région: « les transports de personnes et de marchandises sont responsables de 53% des émissions de gaz à effet de serre de Paris et de 29% de celles de la région », selon Florent Barnabé, fondateur du club de réflexion Innov’eco. L’enjeu n’est plus de développer le plus possible l’emprise des réseaux de transports, mais de réfléchir à la façon par laquelle les flux peuvent être optimisés. En proposant différents moyens de contourner Paris, les autorités tentent par exemple de décongestionner la capitale mais aussi d’inciter les Franciliens à utiliser les transports en commun, dont l’utilisation de banlieue à banlieue s’avère souvent délicate.
Première source de CO2 dans la région, les transports sont amenés à se diversifier, en privilégiant les modes de déplacements « doux » et la combinaison de plusieurs modes: après les expériences mitigées de « parkings relais » près des gares ou aux portes des villes, peu fréquentés en raison de leur coût, l’accent est désormais mis sur la rénovation des pôles d’échanges permettant de passer facilement du train au bus, et inversement. Un schéma directeur des gares routières a été rendu public fin mai par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), 200 pôles étant concernés. Le renforcement de la qualité de service est au coeur du projet, la performance des réseaux déterminant leur capacité d’attraction.
Le tramway, qui effectue un retour en force depuis le début des années 1990 après avoir longtemps été délaissé, apparaît également comme un élément majeur des politiques d’éco-mobilité. En province, nombre de collectivités en raffolent, profitant des travaux pour effectuer une rénovation et restructuration des quartiers traversés, tandis qu’en région parisienne, à l’exception notable du tramway des Maréchaux, l’accent a été mis sur la desserte de l’agglomération. Signe du succès de ce mode de transport, le T1, déjà fréquenté par 80.000 voyageurs par jour, va être prolongé, tout comme deux autres lignes. Quatre créations d’itinéraires sont déjà programmés.
Au-delà du transport de voyageurs, un axe primordial pour favoriser la réduction des émissions de CO2 passe par les marchandises. En faisant acheminer des conteneurs dans Paris par voie ferrée, Monoprix s’est récemment positionné comme un acteur engagé en faveur du développement durable, une image plus que bienvenue. Les réseaux fluviaux font figure de canaux du futur: 5.000 tonnes transportées par bateau équivalent à 250 camions de vingt tonnes sur les routes ! Réduction de la circulation automobile et action écologique: il ne reste plus qu’à démonter les atouts économiques pour qu’un véritable mouvement soit enclenché.
Les constructeurs commencent à se pencher sur cette demande spécifique à l’agglomération parisienne. Bombardier, sélectionné pour le futur train de banlieue « Francilien », ayant annoncé son intention de développer du matériel adapté, avec « une série de solutions innovantes, durables et de conception experte pour le transport en commun qui simplifient beaucoup les bons choix en matière de mobilité ».