N’hésitez pas à développer le sentiment d’appartenance à l’entreprise, et capitalisez sur l’humain. Dans un environnement économique en mutation, rassurez vos collaborateurs.
Le premier Baromètre de l’absentéisme, rendu public au début de l’année par Alma Consulting Group, établit un lien entre la présence des salariés dans l’entreprise et la santé financière de cette dernière. « Les organisations dont la situation économique s’est dégradée au cours des cinq dernières années ont des taux d’absentéisme élevés. Le contexte économique des organisations et le climat social sont des facteurs favorisant les arrêts maladie, directement en lien avec la souffrance au travail», constatent les auteurs de l’étude. En cette période d’incertitude économique, où les plans massifs de licenciements ont défrayé la chronique ces dernières semaines, la mise en lumière de cette relation incite les directeurs des ressources humaines à travailler en étroite collaboration avec les services chargés de la gestion.
Ces résultats mettent également en exergue la nécessité d’appuyer l’implication et l’engagement des salariés dans un contexte délicat. La mise en place de projets transversaux, la mise en valeur des contrats remportés par l’entreprise et la recherche continue du développement des compétences contribuent à maintenir l’attention des salariés sur leur fonction et leur travail, un important travail de communication étant à effectuer sur l’état financier de l’entreprise. Mener une action sur les compétences apparaît comme primordial pour prouver que l’organisation croit au potentiel de ses salariés, et préparer la reprise. Par ailleurs, même si la crise n’impacte pas directement l’ensemble des entreprises, le climat social délicat et les exemples médiatisés sont connus de tous.
La nature de la relation entre l’entreprise et ses salariés est un élément essentiel pour la compétitivité des firmes : renvoyer une image positive, humaine et conduire une firme dans un environnement relativement apaisé sont des sérieux atouts dans le contexte actuel ! La dernière campagne du groupe Bouygues, diffusée exclusivement sur les chaînes du groupe TF1, a pour objectif de fédérer les salariés de l’entreprise et de montrer la cohérence d’un conglomérat aux activités relativement éloignées les unes des autres. Une quarantaine de collaborateurs des cinq filiales ont été réunis devant un metteur en scène, avec pour slogan un objectif ambitieux, celui de « construire l’avenir ». Au lieu de faire appel à des comédiens professionnels, place aux salariés, les acteurs du quotidien : l’esprit de groupe et l’implication des collaborateurs sont mis en valeur.
Des emplois attractifs
La mise en place d’un véritable « esprit d’entreprise » passe également par une revalorisation des carrières et des emplois. Les cabinets d’audit, soucieux de recruter de jeunes diplômés à fort potentiel, ont été précurseurs, proposant, bien plus qu’un emploi, une entrée au sein d’un univers stimulant et dédié à la réussite professionnelle. PriceWaterHouseCoopers ou Ernest&Young constituent des exemples probants.
Plus récemment, c’est un secteur au fort taux de turnover, l’hôtellerie-restauration, qui s’est attaqué à son image sur le front de l’emploi. Mc Donald’s met en avant les notions d’ascenseur social et de mobilité interne, la majorité des directeurs de restaurant ayant débuté à des postes inférieurs. L’entreprise ne se contente plus de proposer un emploi : pour attirer et fidéliser ses collaborateurs, elle se transforme en un environnement attractif.
Le renforcement de l’implication des collaborateurs passe également par les comités d’entreprise, les avantages en nature et l’actionnariat salarié. Certes, le temps du paternalisme patronal semble aujourd’hui dépassé, mais assister les salariés et leur proposer d’entrer au capital de leur entreprise sont des éléments plus que jamais d’actualité. Sur 65 grandes entreprises interrogées par le cabinet Hewitt, les trois quarts envisagent, en 2009, de proposer un plan d’achat d’actions de l’entreprise. Malgré la crise, cette formule reste en vogue, ce type d’investisseurs ayant davantage des vues à long terme que purement spéculatives.
Dans un environnement économique fragilisé, où la santé des entreprises est parfois délicate et où la mondialisation conduit les meilleurs potentiels à lorgner hors des frontières, le renforcement de l’implication des collaborateurs apparaît plus que jamais comme une nécessité.