Les rhums aussi bien adaptés à une dégustation pure qu’en cocktails sont mis à l’honneur au Rhum Fest, à Paris.
C’est avec un cocktail, le Maca Mule, que Michaël Landart, fondateur du Maria Loca, un bar à cocktails lancé il y a cinq ans à Paris, présente son rhum, le Maca Spiced Rhum. Si la fêve tonka est fortement présente dans ce rhum titrant 40 degrés, la cannelle s’impose immédiatement : « c’est une épice accessible au nez de tout le monde », souligne le professionnel, qui a souhaité disposer d’un produit aussi bien adapté à une dégustation pure qu’en cocktail. Commercialisé depuis octobre 2016, ce rhum met en exergue le fort intérêt que connait actuellement la catégorie (+5% par an de 2011 à 2015, puis +7% en 2016 en grandes et moyennes surfaces) et l’essor de la mixologie, qui ne se dément pas.
Ce produit est présenté jusqu’au lundi 24 avril au Rhum Fest, le salon grand public et professionnel de ce spiritueux, à Paris. Le distributeur du Maca Spiced Rum, L’Explorateur du goût, met également en avant les multiples références de Rum & Cane, une maison de négoce écossaise qui a commencé à acquérir des fûts il y a dix ans. La cachaça artisanale BemBom, élaborée dans l’Etat du Minas Gerais, au Brésil, est pour sa part vieillie au moins un an en fût de chêne américain. Issues de la propriété de l’entreprise, les cannes sont récoltées à maturité.
Des nouveautés…
Blooming Gems souhaite également se frayer une place parmi les distributeurs de spiritueux. « Le monde des spiritueux regorge de produits inconnus du public français », souligne le président de cette société créée il y a moins d’un an à Paris, Pierre Louvrier. Parmi la sélection de produits effectuée pour le Rhum Fest, la liqueur de rhum estonienne Vana Tallinn se sert avec des glaçons et un trait de citron vert afin de faire ressortir sa légère amertume. Une vingtaine d’épices et d’agrumes sont macérés dans une base de rhum de Jamaïque. Les rhums mexicains Los Valientes (70% mélasse et 30% sucre de canne) se déclinent pour leur part en trois références – 10, 20 et 30 ans, produits selon la méthode Solera, qui requiert plusieurs cuves et fûts.
Rum Cashcane se lance quant à lui au Rhum Fest. Cet assemblage de rhums issus de la Barbade, de Trinité-et-Tobago et du Panama vieillis en petits fûts de bourbon et doté d’une bouteille à la forme inspirée des codes du bourbon entend « être une passerelle entre le rhum et le bourbon. Les cannes sont récoltées entre 12 et 14 mois, ce qui permet un rendu en jus de canne abondant », précise Hedi Mesme, qui distribue le produit à travers sa société Premium Wanted Spirits. A l’instar de nombreuses autres nouveautés, Rum Cashcane répond « à une vision 360 degrés : sec, sur glace, en cocktail ou en accompagnement d’un dessert ».
… et des produits à (re)découvrir
Distribués par Marussia Beverages, les rhums de la distillerie Foursquare, basée à la Barbade sont, de leur côté, ventilés en plusieurs gammes, dont Doorly’s. Son XO (fine old Barbados rum), un mélange de rhums âgés de 5 à 8 ans ensuite vieillis en fûts d’Oloroso, un sherry, est mis en avant sur le marché français. Pour les connaisseurs, la bouteille en forme d’une gourde de pirates du RL Seale’s – du nom du fondateur de l’entreprise – attire l’œil. « Amertume et épices » caractérisent ce rhum titrant 46 degrés.
Pour répondre à l’étendue de la demande, le distributeur Dugas a pour sa part vu les choses en grand avec un large panel de ses marques : Angostura propose ses rhums 7 ans (« assez costaud »), adapté aux cocktails avec ses notes de banane, de miel et de noix de coco. Naga est un rhum d’Indonésie vieilli en fûts de jati, un bois exotique local, puis en fûts de bourbon. La gamme Diplomatico, qui a évolué, est aussi mise à l’honneur à travers le Planas (blanc, à déguster pur ou en glaçons) et le Mantuano (pour la mixologie), brun. « Le brun illustre la force des scotchs, et offre une bonne longueur en bouche. Le blanc se distingue par sa douceur », explique son brand ambassador, Kévin Sueiro.
Au fil d’une masterclass, le spécialiste de l’histoire du rhum Matthieu Lange rappelle que, pour déguster des spiritueux de qualité, il a fallu recourir à de nombreuses expertises : « à partir du 19ème siècle, le goût du rhum a évolué. La chimie a surtout permis d’éliminer des éléments nocifs. » Tantôt falsifié, tantôt réglementé, le rhum a fini par s’imposer, et grignote, aujourd’hui, des parts de marché au whisky.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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