La semaine dernière, la volte-face de Donald Trump sur le yuan ainsi que ses déclarations sur le dollar ont abondamment alimenté l’actualité économique.
Donald Trump n’en finit plus de créer la polémique… même en matière de finance. Après avoir sous-entendu que la Chine sous-évaluait le yuan pour doper ses exportations, un spectaculaire revirement a été entrepris la semaine dernière, le département du Trésor n’ayant pas placé le pays sur la liste des pays manipulant leur monnaie – la Chine sera néanmoins placée sous surveillance. Le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Allemagne et la Suisse figurent pour leur part sur cette liste.
Un peu de diplomatie ne peut pas faire de mal, rappelle Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas : « les volumes d’importations des pays émergents augmentent beaucoup depuis quelques mois, en partie sous l’impulsion de la Chine, qui renoue avec une politique expansionniste. Outre des effets d’entrainement classiques, cela induit une remontée des prix du pétrole qui profite aux Etats-Unis. »
Mardi 11 avril, le président des Etats-Unis a par ailleurs estimé, dans le Wall Street Journal, que la devise américaine était trop forte : « je pense que le dollar devient trop fort et c’est en partie de ma faute parce que les gens ont confiance en moi. Mais cela fait mal et va faire mal en fin de compte. » Dans les heures qui ont suivi, le dollar s’est déprécié.
« Semaine difficile à résumer mais on pourrait le faire en disant que Donald Trump, à l’heure où les promesses économiques de son mandat sont au point zéro, est en train de découvrir le gain politique qu’il peut tirer d’une légitimité géopolitique », observent les économistes du Crédit Agricole, qui rappellent que le président des Etats-Unis a surpris avec les frappes en Syrie. Pour Colin Cieszynski, responsable de l’analyse de marché chez CMC Markets : « Le Trump trade a déjà montré ses faiblesses entre les difficultés à imposer son agenda au Congrès et les distractions étrangères, et ses déclarations montrent bien la différence entre utiliser la rhétorique pour faire campagne, et la réalité qu’est de gouverner. »