En 2017, Disneyland Paris fête les 25 ans de son ouverture au public et les 30 ans de sa convention avec les pouvoirs publics, qui a permis le développement d’infrastructures et d’une agglomération, Val d’Europe. A cette occasion, l’entreprise a reçu, samedi 25 février, le chef de l’Etat.
Depuis son ouverture au public le 12 avril 1992, Disneyland Paris est devenue la première destination touristique européenne, avec plus de 320 millions de visites, et s’est imposé comme un acteur majeur du développement de son territoire, avec 7,9 milliards d’euros d’investissements, financés à 91% par le privé. 35 000 habitants résident désormais dans les communes environnantes – l’agglomération du Val d’Europe – autour de deux gares RER, du premier hub TGV français, d’un centre commercial (qui sera prochainement agrandi) et d’équipements publics. Pourtant, « la perspective de l’implantation de Disney en France avait suscité des polémiques », a rappelé François Hollande à l’occasion du trentième anniversaire de la signature de la Convention pour la création et l’exploitation d’Euro Disneyland en France, célébré le samedi 25 février à Marne-la-Vallée. « En France, tout commence par des polémiques et finit par des anniversaires », s’est amusé le chef de l’Etat.
Construire une agglomération et la développer
François Hollande, premier président de la République à se rendre à Disneyland Paris dans le cadre de ses fonctions depuis François Mitterrand, en 1994, a également souligné les opportunités économiques offertes par les partenariats public-privé. « Rien de ce qui nous entoure aujourd’hui n’existait, si ce n’est des champs. Je voudrais saluer les Premiers ministres Jacques Chirac, Laurent Fabius puis Edith Cresson pour le courage dont ils ont fait preuve à l’époque », a-t-il indiqué. L’Etat, la région Ile-de-France, la RATP et les établissements publics de Marne-la-Vallée ont pris part à cet accord signé avec The Walt Disney Company le 24 mars 1987.
En s’engageant à développer 1945 hectares à Marne-la-Vallée, le groupe devait non seulement bâtir un complexe touristique, mais aussi participer à l’essor de son environnement. « Une surface globale de 40 hectares est réservée à l’intérieur de l’emprise pour permettre l’implantation d’équipements publics de superstructure : équipements scolaires, équipements sociaux, de sécurité et de même nature », dispose ainsi la convention, dont un avenant a été signé en 2010 afin de la faire courir jusqu’en 2030 et ouvrir la voie à un nouveau projet, les Villages nature, une nouvelle destination touristique créée par Pierre & Vacances-Center Parcs avec Disney qui sera accessible à l’été prochain. Le chef de l’Etat a rebondi sur cette actualité pour appeler les acteurs du tourisme à se mobiliser en faveur de la prolongation du temps de séjour en France.
Mobilisation pour le tourisme
Si François Hollande n’a pu visiter les parcs d’attractions, affluence oblige – le seul parc Walt Disney Studios attendait 18 000 personnes en cette journée de vacances scolaires – il a en revanche tenu à rappeler l’importance du développement de l’offre en matière de tourisme : « l’attraction touristique de la France tient, bien sûr, à notre patrimoine, à notre culture, et aussi à nos infrastructures, à nos transports et à notre offre de formation. » En la matière, Mickey n’a pas à rougir : 56% de visiteurs en provenance de l’étranger, 15.000 emplois directs, 56.000 emplois indirects, 400.000 heures de formation annuelles pour ses salariés, les cast members, dont 85% sont en contrat à durée indéterminée… « Disney fait partie de nos atouts et de notre environnement », a appuyé le chef de l’Etat, bien déterminé à décrocher, avec l’appui de l’entreprise, les Jeux olympiques de 2024 et – en insistant bien sur la conjonction de coordination – l’Exposition universelle de 2025.
Les liens entre la Walt Disney Company et la France sont historiquement forts, a pour sa part souligné la présidente d’Euro Disney, Catherine Powell : « Disney descendait d’une famille française d’Isigny, et est souvent venu en France. Le beurre d’Isigny est le seul beurre que nous servons dans les parcs Disney ». « Oui, je crois à la destination France, et croyez-moi, c’est une Anglaise qui vous le dit ! », a-t-elle poursuivi. « Je veux féliciter les autorités françaises pour avoir contribué à ce succès », a renchéri la commissaire européenne au marché intérieur et à l’industrie, Elżbieta Bieńkowska. L’impact des attentats sur l’économie a néanmoins récemment été ressentie à Disneyland Paris, avec une baisse de la fréquentation de 9,5% en 2016. Le groupe Euro Disney s’apprête par ailleurs à être restructuré financièrement.
A l’approche des élections, François Hollande a précisé, « qu’en France, nous sommes pour une économie ouverte », tout en adressant une pique à Donald Trump – sans le nommer – pour l’inviter à visiter Paris. Cet événement intervenait au lendemain du lancement d’une vaste campagne de communication destinée à redorer l’attrait touristique de la région capitale, avec plusieurs affiches mettant en scène les personnages Disney au cœur de lieux emblématiques de l’Ile-de-France (la Tour Eiffel, les Galeries Lafayette, le château de Fontainebleau…) « Disneyland ne sera jamais achevé tant qu’il restera une parcelle d’imagination », a complété Catherine Powell. En phase active de rénovation depuis 2015, le site ne demande qu’à conforter son succès commercial et territorial.
En coulisses
Comment Disneyland Paris a accueilli le président de la République ? Le resort a choisi le centre de convention du Newport Bay Club, un hôtel 4 étoiles remis à neuf en 2016. Après son arrivée, François Hollande a rencontré des salariés en formation avant de rejoindre la salle plénière du lieu. L’occasion pour l’entreprise, qui accueille 850 événements par an, de montrer son savoir-faire en la matière : cast members de l’hôtel présents en nombre, lobby et salles de réunion réquisitionnés pour les invités et la presse, ainsi qu’un cocktail à l’organisation millimétrée, tout comme le timing de l’événement, qui a débuté à l’heure prévue.
Aux abords du lac Disney, les dirigeants de l’entreprise ont accueilli François Hollande.
Laura Janice Gedigk et Michaël Giordano, les ambassadeurs 2017-2018 de Disneyland Paris, représentent l’entreprise à travers des événements internes et externes. Ils ont été sélectionnés parmi les 15.000 cast members.
A l’issue de l’événement, les équipes de restauration se sont mises en place pour accueillir les invités…
… placés sous la surveillance d’une équipe de pompiers du resort.