Les directeurs des systèmes d’information approuvent le développement de stratégies tournées vers l’environnement. L’usage de la télé-conférence et le renouvellement du parc informatique sont les moyens les plus plébiscités pour les mettre en oeuvre.
22 % des entreprises interrogées (en Europe aux Etats-Unis et en Asie) par le cabinet Gartner possèdent déjà un budget dédié au green IT, l’informatique qui prend en compte le respect de l’environnement. Cette étude, menée en décembre dernier, met en exergue la sensibilisation croissante des directeurs des systèmes d’information (DSI) aux considérations environnementales. Selon le constructeur informatique Dell, 34 % d’entre eux expliquent avoir une stratégie dans ce domaine. Cet intérêt croissant pour le rapprochement des systèmes d’information et une démarche environnementale est toutefois largement amorcé dans les grandes entreprises, mais les TPE et les PME, faute de pouvoir véritablement investir, restent à la traine.
La réglementation, la baisse des coûts et l’optimisation de la consommation énergétique représentent les premiers facteurs de motivation dans le cadre de la mise en place d’une stratégie verte : le secteur informatique correspond en tous points aux déclarations des chefs de service ou d’entreprise d’une façon plus globale. La croissance continue du marché de la téléconférence est symptomatique de ce rapprochement entre passage à une démarche environnementale et éléments financiers. « S’agissant précisément de l’économie de gaz à effet de serre, cela n’est pas le moteur principal de nos clients. Plutôt une heureuse conséquence. D’ailleurs, d’un point de vue commercial, l’argument écologique ne joue que si le prestataire se l’applique à lui-même », explique à Cleantech-Republic Antoine Verdet, directeur marketing d’Arkadin, une start-up qui détient 20 % du marché français et qui s’est associée au WWF pour organiser une journée spéciale.
Favoriser l’usage des télé-conférences, facilité par l’émergence de solutions gratuites (Skype, Windows Live Messenger) ou payantes et plus adaptées aux besoins des professionnels (Orange Business Service, Cisco) n’est qu’un élément d’une véritable stratégie de green IT. Les serveurs, qui ne sont en moyenne utilisés qu’à 20 % de leur capacité, peuvent par exemple être mutualisés, une solution présente depuis de nombreuses années chez les hébergeurs de sites internet. Mais agir sur les matériels les plus répandus au sein des entreprises, les ordinateurs, s’avère plus simple à mettre en œuvre et plus efficace.
Louer son parc informatique au lieu d’en faire l’acquisition permet de disposer d’un matériel récent, donc bénéficiant des dernières évolutions technologiques, et d’adapter le nombre de postes au personnel en poste. Si posséder le matériel s’avère une solution plus judicieuse pour l’entreprise, faire l’acquisition d’ordinateurs labellisés est une solution qui peut facilement être mise en œuvre. Deux principaux labels sont présents : Eseat et Energy Star. En 2007, l’économie d’énergie liée à l’utilisation de matériels estampillés Eseat a été estimée à 42 milliards de kWh.
Bien choisir les PC sur des critères environnementaux s’avère une opération délicate : dans son dernier rapport, Greenpeace a mis au pilori Dell, HP et Lenovo pour leurs résultats en la matière. Or, ils figurent parmi les premiers constructeurs au monde… La consommation électrique des équipements informatiques et télécoms équivaut aujourd’hui à 2 % des émissions mondiales de CO2. L’installation d’une prise de conscience des enjeux représentés par le passage à une attitude verte dans le secteur informatique est donc à saluer. Mais, au-delà de l’aspect règlementaire qui, par définition contraint, examiner le surcoût initial de conversion peut expliquer les difficultés ou réticences de certaines firmes : il s’élève en moyenne à 15 %.