ÉconomieEntreprisesIndustrie

Les Vignerons indépendants de Champagne entendent faire valoir leurs atouts

3 min de lecture
Vignerons indépendants de champagne

Les 366 Vignerons indépendants de champagne lancent une démarche Haute valeur environnementale et veulent mieux faire connaitre leurs produits.

Les vignerons indépendants représentent près de 2600 hectares (7,5% des hectares de la Champagne) et 13,5 millions de bouteilles annuelles (22% des ventes de l’ensemble des vignerons de Champagne). Christine Scher-Sévillano, vice-présidente des Vignerons indépendants de Champagne en charge de la communication, présente leurs 366 producteurs, ainsi que le lancement d’une nouvelle démarche «haute valeur environnementale».

Comment les Vignerons indépendants s’inscrivent-ils dans la filière Champagne?

Nous sommes les artisans de la Champagne, nous produisons nos champagnes «de A à Z». L’amateur de champagne est assuré que nos champagnes sont issus uniquement de nos raisins, élaborés et mis en bouteilles dans nos caves, des champagnes fait-maison, authentiques. Ce sont des champagnes de terroir avec une forte identité et une qualité très suivie du fait de la très bonne connaissance de nos parcelles.

Pourquoi avez-vous lancé une nouvelle démarche environnementale?

Les Vignerons indépendants de Champagne ont également lancé une dynamique autour de la haute valeur environnementale (HVE), nouvelle certification publique nationale, et ce depuis sa création en 2012. Nous soutenons également le bio, puisque toutes ces initiatives claires et visibles du public vont dans le sens de la protection de l’environnement et du consommateur. Aujourd’hui, nous sommes 42 certifiés HVE/Bio et nous espérons doubler ce nombre d’ici à quatre ans. Nous sommes plutôt confiants étant donné qu’une cinquantaine de vignerons ont déjà démontré un intérêt pour ces certifications. Nous avons fait officiellement une demande de création d’annuaire recensant les HVE, comme cela existe pour les Bio.

Comment observez-vous l’évolution du marché, notamment à l’export?

L’export n’est plus réservé aux seules grandes maisons de champagne. Bien sûr, elles y ont toujours une place privilégiée et appréciée de par le monde. Mais dans certains pays très connaisseurs notamment, comme aux Pays-Bas, en Allemagne et même aux Etats-Unis ou au Japon, les vignerons y sont de plus en plus recherchés, car on veut déguster autre chose, des champagnes plus identitaires, de terroir. Ces demandes restent des marchés de niche mais qui conviennent parfaitement à des vignerons comme nous qui n’avons pas de grandes quantités à proposer. Nous sommes davantage dans la rareté. Qui sait, peut-être que la rareté et le terroir deviendront tendances?

« Plus de fait-maison et de proximité »

Comment accompagnez-vous l’évolution des modes de consommation?

On ressent bien que les consommateurs souhaitent de plus en plus savoir ce qu’ils achètent: ils veulent connaître les conditions de production, ils se tournent davantage vers du «fait-maison». Ce n’est pas pour rien si nous avons surmonté notre logo en Champagne de la mention «de A à Z», c’est une expression qui est vraiment dans l’air du temps. Toutefois, la réception à la propriété est un peu en baisse, c’est pourquoi il est important de travailler à développer l’œnotourisme. De plus, l’entrée de la Champagne au patrimoine de l’Unesco devrait nous y aider. Mais nous devons aussi travailler sur le commerce de proximité vers lequel se tournent davantage les clients, et donc les cavistes mais aussi les restaurateurs. La dernière évolution probante de notre époque est la vente sur internet, mais met-elle vraiment en valeur nos champagnes, c’est une grande question…

Comment utilisez-vous le digital pour faire connaitre vos produits?

Nous avons un site internet dédié, sur lequel nous sommes d’ailleurs en train de créer une rubrique «Week-end» qui recensera tous les vignerons indépendants de Champagne ouverts afin que nos visiteurs puissent préparer leur circuit. Nous sommes également très actifs sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et sur Twitter où l’on partage l’actualité de nos adhérents. Ils sont très généreux en informations sur la culture de leur vigne, les vendanges, les étapes de l’élaboration de leurs champagnes ou encore à propos de la protection de l’environnement.

2896 articles

A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
Articles
A lire également
La sélection de la rédaction

Whisky breton : Eddu entame la fin d’année avec plusieurs nouveautés

Eddu, la marque de la Distillerie des Menhirs connue pour ses whiskies bretons au blé noir, lance plusieurs nouveautés, dont Dorn ha dorn, vieilli en fûts de cognac puis de pineau des Charentes.
EntreprisesIndustrie

Malgré un marché difficile, la Distillerie de Monaco garde le cap

Confrontée à un marché tendu aussi bien chez les cavistes qu’hors domicile, la Distillerie de Monaco conforte son modèle avec un deuxième site de production et des initiatives saisonnières. Elle a décalé à 2025 le lancement de ses nouveautés.
La sélection de la rédaction

FOOD — Comment Maggi met ses célèbres nouilles à l'heure asiatique

Maggi lance une vaste gamme de produits asiatiques, ciblant aussi bien la consommation nomade que la cuisine à domicile. Plusieurs recettes phares ont été déclinées par la marque, spécifiquement pour le marché français.

Recevez nos prochains articles par e-mail

Abonnez-vous à notre newsletter