Le commerce doit devenir un lieu d’événements à l’aide des marques, explique le président-cofondateur d’HopShop, Nicolas Jambin.
Lancée en 2014, la plateforme de réservation de boutiques éphémères HopShop «a pour ambition de permettre à des marques d’être plus agiles sur la gestion de leurs surfaces commerciales, et de permettre aux bailleurs de limiter les déperditions de location», explique son président et cofondateur, Nicolas Jambin. Elle a réalisé 500 000 euros de chiffre d’affaires en 2015. Après une première édition l’an dernier, l’entreprise investira de nouveau la rue du Vertbois, du 9 au 25 septembre prochain, dans le 3ème arrondissement de Paris, pour créer un «village» éphémère de marques, et vient de procéder à une levée de fonds.
Quels sont les objectifs de votre récente levée de fonds?
Nicolas Jambin − Cette levée de fonds de 365 000 euros s’est effectuée avec le groupe Reworld Media, qui publie des magazines spécialisés sur la décoration, le bricolage, le sport, la mode, la gastronomie… autant de thématiques qui feront l’objet d’opérations commerciales dédiées. Les grandes marques souhaitent accompagner l’ouverture de leur pop-up stores avec de la visibilité média. Certains annonceurs de Marie France, de Gourmand, de Pariscope, de Maison & Travaux… cherchent quant à eux à monter des opérations en pop-up stores.
Comment a évolué votre activité en deux ans?
On a pas mal changé notre façon de faire du business. La plateforme de mise en relation existera toujours, mais n’aura pas la dynamique d’Airbnb sur l’habitation, différences de marché obligent ! Historiquement, on a démarré avec de jeunes créateurs français dans la mode. On se diversifie avec des grandes marques, qui ont besoin d’émerger avec des opérations événementielles, même si elles ont un réseau de boutiques installé. Ces opérations étonnantes permettent de générer de la visibilité et des relations publiques. On est dans la pédagogie, le show…Il va falloir aller vers l’événementialisation du commerce : on pense qu’une marque devra devenir un média. Il faut avoir des choses à dire pour se défendre dans le commerce physique. Internet propose le choix, la rapidité… pour faire aller les gens en boutique, il faut leur fournir de l’émotion et de l’expérience.
Pourquoi les pop-up stores se développement-ils aussi vite?
Un local commercial sur dix est vacant en France. Il y a un besoin de trouver des solutions plus agiles, plus mobiles, et de louer plus facilement que le bail 3-6-9 ans et un pas de porte élevé. On peut être aussi sur des produits saisonniers, une petite marque émergente avec peu de moyens, ou une marque étrangère qui souhaite défricher un autre marché. Il faut aussi parler des pure-players d’internet qui ont besoin de créer de la relation clients. Si Spartoo ou Sarenza ouvrent des magasins, c’est qu’ils créent une relation plus forte avec leurs consommateurs. Cela permet aussi de se développer en province.
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