Le jeune trader de 31 ans placé en garde à vue à la brigade financière depuis samedi midi passe aux aveux, selon le procureur de Paris Jean-Claude Marin. Il a indiqué que Jérôme Kerviel a « admis avoir accompli certains actes et faits pour dissimuler. Si ses positions étaient plus massives que d’autres, d’autres traders ont agi à un moindre niveau à l’instar de ce qu’il a accompli ». L’ex-employé de la Société générale a par conséquent expliqué que son attitude n’était pas un cas isolé, tentant de se dédouaner face aux chefs d’accusations qui pèsent sur lui et aux communiqués de l’établissement bancaire. Selon les avocats Mes Elisabeth Meyer et Christian Charrière-Bournazel, leur client « a réalisé au profit de la Société générale des bénéfices considérables, qui s’élevaient au 31 décembre 2007 à près de 1,5 milliard d’euros ».
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris « pour faux et usage de faux », « introduction dans un système automatisé de données informatiques », « abus de confiance aggravé par le caractère professionnel de l’auteur » et pour « tentative d’escroquerie ».
La Société générale souhaite faire preuve de pédagogie
L’établissement bancaire a fait parvenir hier à la presse une note dans laquelle elle détaille les opérations qu’a effectuées son ancien employé. « Les techniques frauduleuses mises en œuvre par le trader duraient depuis fin 2006, début 2007, en commençant par de petites transactions, a expliqué la banque. Les 50 milliards n’étaient pas une position, mais plusieurs sur des indices différents« , est-il rappelé. L’arbitrage consiste à acheter un portefeuille pour en vendre un autre proche, en gagnant de l’argent sur l’écart de valeur. « Ces écarts de valeur étant faibles, de telles opérations d’arbitrage supposent que les opérations puissent porter sur des nominaux très importants« , a indiqué l’établissement bancaire. Les banques spéculent en effet sur les marchés pour leur propre compte: ces prises de position peuvent leur permettre d’accroître leurs bénéfices ou de se couvrir. Le courtier aurait usurpé « les codes d’accès informatiques appartenant à des opérateurs pour annuler certaines opérations« , et falsifié « des documents lui permettant de justifier la saisie de ses opérations fictives« .