L’évolution de son modèle de croissance et la réforme de son secteur financier constituent des priorités économiques pour la Chine.
Dans le cadre de son dernier plan quinquennal, la crise table sur un taux de croissance annuel d’au moins 6,5%… D’après Georges R. Hoguet, stratégiste Global investment chez le gestionnaire d’actifs State Street Global Advisors, le consensus autour d’un taux de 7% pour 2015 est raisonnable, mais parvenir à un tel résultat ne sera pas une sinécure. « Il ne fait aucun doute que la construction et l’industrie lourde ralentissent. Cependant, l’exportation et le secteur des services continuent d’être robustes », précise-t-il.
Afin de maintenir sa croissance, la Chine a prévu l’an dernier un programme de réformes économiques, qui fait suite au lancement d’une campagne anti-corruption. Une réforme financière est ainsi programmée, après avoir été sans cesse repoussée. En matière fiscale, les systèmes de gestion budgétaire doivent être harmonisés, et ce après avoir réalisé un audit des collectivités. La création d’entreprise doit pour sa part être facilitée au moyen d’un nouveau dispositif. Le nombre de sociétés enregistrées s’est apprécié de 61% entre 2013 et 2014.
Des limites de l’urbanisation à tout-va
La course effrénée à la croissance peut toutefois montrer ses limites, à l’instar du secteur de la construction. L’urbanisme galopant ne constitue plus un modèle de développement gagnant pour le pays, affirme State Street Global Advisors : nombreuses sont les petites villes où la surproduction de logements a conduit des entreprises à la faillite. En 2013, le développement du secteur immobilier a représenté environ 15% du PIB, et 20% des prêts bancaires. En 2014, les prix des logements ont perdu environ 3,5%, une baisse qui pourrait s’amplifier.
Dans ce contexte, « un des principaux objectifs en 2015 sera d’améliorer la qualité de la croissance », indique Georges R. Hoguet. A l’exportation et l’immobilier, moteurs de « l’ancien modèle » de croissance, succèderaient les nouvelles technologies et les services à l’environnement, la Chine étant réputée… pour l’intense pollution de ses villes. Le secteur des services, dans son ensemble, représente aujourd’hui 47% du PIB, devant l’industrie.
L’opacité du secteur financier chinois pose des défis réglementaires, rappelle par ailleurs le gestionnaire d’actifs. « Les décideurs chinois sont très conscients des déséquilibres de l’économie et comptent y faire face », assure-t-il toutefois.