« Tirer les leçons de la crise actuelle et de prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la confiance des marchés et la stabilité; et minimiser le risque d’une nouvelle crise« , tel est l’objectif que se sont fixés les pays participants au G20 qui débutera samedi à Washington. Les deux tiers de la population mondiale ou, en termes économiques, 80 % du PIB seront représentés à ce sommet qui sera le dernier pour George W.Bush. Les mesures prises durant la période de transition aux Etats-Unis devraient abondamment être commentées, notamment la réorientation du plan Paulson sur l’entrée directe au capital des banques.
Henry Paulson, secrétaire d’Etat américain au Trésor pour encore quelques semaines, a tenu à minimiser la responsabilité de son pays dans le cadre de la crise actuelle, des difficultés qui trouvent leur source dans les crédits hypothécaires à risque. « Pendant des années, des déséquilibres mondiaux persistants et croissants ont alimenté un accroissement spectaculaire des flux de capitaux, des taux d’intérêt bas, une prise de risque excessive et une recherche mondiale d’un retour sur investissement« , a-t-il affirmé, renvoyant à des origines davantage globales que locales. George W.Bush devrait pour sa part insister sur la solidité de l’économie de marché: « nous devons reconnaître que l’intervention gouvernementale n’est pas un remède universel, cette crise n’est pas l’échec de l’économie de libre marché. Et la réponse n’est pas de réinventer ce système« , doit-il déclarer ce week-end.
Les pays émergents touchés par la crise
L’économie de libre marché, ardement défendue par les autorités américaines devrait également être au coeur du discours des pays émergents, dont les exportations sont affectées par les difficultés des économies occidentales. La Chine a ainsi adopté un plan de relance de 4.000 millliards de yuans (586 milliards de dollars) destiné à soutenir la demande intérieure d’ici à 2010. Le ralentissement de la croissance, tombée – à 9 % – à son plus bas niveau depuis cinq ans, inquiète les autorités qui misent désormais sur une politique résolument tournée vers l’économie nationale pour éviter une aggravation de ce phénomène. « La Chine a décidé d’adopter une politique budgétaire active et de relâcher modérément sa politique monétaire afin d’encourager une croissance économique rapide mais soutenue, en renforçant la demande intérieur« , a expliqué le cabinet du Premier Ministre.
Dans ce contexte, s’assurer de la solidité de leurs institutions s’avère crucial pour les pays émergents. Les pays en développement sont les plus concernés, leur poussée étant notamment fondée sur la présence d’un socle organisationnel fort. Les banques centrales et les institutions financières doivent veiller au bon fonctionnement des mécanismes de financement, afin de se prémunir contre d’éventuelles défaillances de la liquidité internationale. Au niveau des exportations, les pays émergents devront par ailleurs veiller à la tenue de la demande intérieure pour pallier le ralentissement du commerce international: selon la Banque Mondiale, en volume, sa progression devrait être de 7,6 % cette année contre 9,7 % l’an dernier.
La présence de certains de ces Etats sera donc surveillée de près, le rythme de leur croissance pouvant jouer le rôle de soutien de l’économie mondiale. La question de leur influence sera donc observée, leur implication dans les échanges internationaux constituant, pour les pays émergents, non seulement un atout mais aussi un facteur de vulnérabilité.