Les Français se disent moins préoccupés par le logement qu’au début de l’année, mais dressent un diagnostic sévère de la situation du marché.
Le logement n’arrive qu’en dernière position parmi les dix préoccupations soumises à un panel par Ipsos pour le compte de Nexity*. Les Français ne sont que 10% à le citer parmi leurs principales préoccupations, contre 20% en janvier dernier. Le chômage et l’emploi ainsi que le pouvoir d’achat occupent le haut de la liste. Par ailleurs, la proportion du nombre de Français estimant qu’il est difficile de trouver un logement recule une nouvelle fois : celle-ci tombe à 71% – un chiffre qui demeure conséquent -, contre 78% en janvier dernier et 83% en septembre 2013.
Si l’avenir de la loi concoctée par Cécile Duflot lors de son passage au ministère du Logement entre 2012 et 2014 est incertain, sa mesure phare, l’encadrement des loyers, semble néanmoins correspondre à une attente forte des Français. 47% estiment qu’il faut en faire la priorité dans le domaine du logement, devant la limitation de la hausse des prix à l’achat. Paradoxalement, l’accroissement des coûts de construction liée à la multiplication des normes, ce que la loi Alur n’a pas manqué de faire, apparaît en première place des facteurs explicatifs de la hausse des prix d’après le sondage.
L’Etat constitue, pour les Français, l’acteur le plus efficace en matière de politique du logement, devant les intercommunalités. C’est la première fois, en un an, que l’ordre des deux échelons s’inverse. Les Français apparaissent confiants quant à la politique menée par l’exécutif en matière de logement. Néanmoins, 32% estiment que celle-ci va changer les choses « seulement à la marge ».
L’aide à l’accession à la propriété et la libération de terrains appartenant à l’Etat font partie des leviers privilégiés pour favoriser la construction de logements. Ces pistes ne pourront résoudre, à elles seules, la crise du logement. Six Français sur dix pensent que leurs enfants connaîtront une situation « moins bonne » que leur génération dans ce domaine. « Alors que la situation semble se détendre sur un certain nombre d’indicateurs, il semble qu’il y ait encore beaucoup à faire en matière de logement en France pour que la population reprenne confiance et dresse des pronostics à long terme plus optimistes », concluent les auteurs du sondage.
*Baromètre réalisé les 29 et 30 août 2014 auprès d’un échantillon de 952 personnes représentatif de la population française agée de 18 ans et plus, par téléphone, selon la méthode des quotas.
Photo : Vector illustration of roofs in Paris at night/Isaxar par Shutterstock