Les entreprises familiales doivent relever plusieurs défis pour affronter un environnement toujours plus complexe.
« Un modèle durable. » La nouvelle édition du Family Business Survey réalisé par PwC et le réseau de dirigeants et d’actionnaires FBN France consacre de nouveau le modèle des entreprises familiales comme un des exemples à suivre. Même si celles-ci ne sont pas épargnées par la crise (les difficultés actuellement traversées par le groupe Mobilier Européen en témoignent), elles font preuve de résilience et parviennent à se développer. L’étude distingue sept enjeux qu’elles doivent relever, déterminés suite à une enquête réalisée auprès de 158 dirigeants d’entreprises familiales françaises, en majorité des entreprises de taille intermédiaire.
Etre plus performantes
Parmi ce panel d’entrepreneurs, 32% ont déclaré avoir enregistré en 2013 une croissance de leur chiffre d’affaires supérieure à 5%. En 2012, cette proportion s’élevait à 60%. Par conséquent, la moitié des patrons interrogés se disent « prudents » quant à leurs perspectives pour l’année 2014. L’augmentation de la rentabilité, l’optimisation de leur performance ainsi que le recentrage ou la consolidation de l’activité figurent parmi les priorités des dirigeants interrogés. En termes de réduction des coûts, les postes de production seraient davantage touchés que les fonctions support.
Conquérir des parts de marché à l’international
41% des groupes sondés ont déjà une présence hors de nos frontières, tandis que 14% des sociétés interrogées envisagent d’étendre dès l’an prochain leur rayonnement. La création d’une filiale et les partenariats commerciaux sont les deux moyens les plus fortement envisagés pour y parvenir. Les obstacles réglementaires se hissent au premier rang des freins au développement à l’étranger, loin devant les différences culturelles et le financement.
Innover davantage
60% des dirigeants interrogés considèrent l’innovation comme un enjeu important. L’amélioration de la performance et la rentabilité constituent deux motivations pour un tel projet, en plus de l’importance de l’innovation pour la pérennité des firmes. L’innovation marketing et commerciale se hisse en tête des projets déployés, devant l’innovation en matière de production/fabrication. Le manque de temps ainsi qu’un budget limité représentent les deux principaux freins aux souhaits exprimés.
Financer leur essor
« Le retour aux prêts bancaires et à l’endettement tend à se développer », indique PwC. 27% des ETI et 10% des PME se sont même mises à la recherche de financements à l’étranger ! Ces comportements reflètent un changement d’attitude de la part des entreprises familiales, qui recouraient jusqu’alors massivement à l’autofinancement pour se développer. La maîtrise de leur indépendance financière et la facilité à mettre en œuvre leur stratégie séduisent néanmoins toujours les dirigeants de ces sociétés, qui s’appuient davantage sur ce mode de financement que leurs homologues des autres types de firmes. En revanche, face aux fonds d’investissement, la frilosité est toujours de mise.
Fidéliser leurs équipes
55% des patrons sondés affirment que le recrutement est difficile. Les jeunes générations tendent à privilégier les grandes entreprises au démarrage de leur carrière. Pour autant, les entreprises familiales ont des atouts à faire valoir : 58% des dirigeants recrutent en 2014, et 79% des embauches prévues le sont à durée indéterminée. Le développement des compétences internes figure en tête des priorités RH des chefs d’entreprise interrogés, devant la motivation et la fidélisation des talents.
Faire évoluer leurs instances de gouvernance
76% des dirigeants interrogés indiquent que leur entreprise ne dispose pas d’administrateurs externes au sein du conseil d’administration. En revanche, les entreprises engagées dans cette voie jouent le jeu : au moins la moitié de leurs administrateurs sont issus d’horizons différents pour 49% de celles-ci. Préserver leur indépendance tout en s’ouvrant à de nouveaux modes de gouvernance, tel est l’enjeu pour les entreprises familiales qui devront se conformer à la loi Copé-Zimmermann sur la féminisation des conseils d’administration avec au moins 20% de femmes cette année. Ces sociétés sont majoritairement en retard sur l’objectif fixé.
S’assurer de leur bonne transmission
La transmission figure parmi les étapes les plus critiques de la vie d’une entreprise familiale. 60% des chefs d’entreprises sondés jugent cet enjeu comme important, et 23% comme primordial. Le décalage de compétences, les difficultés rencontrées pour trouver un repreneur et un système fiscal peu adapté constituent les principaux freins à la transmission de l’entreprise familiale à la jeune génération. Le regard porté par les représentants des différentes générations sur leurs prédécesseurs ou successeurs joue par ailleurs un rôle clef dans la réussite des opérations de transmission.