Développement de nouveaux produits, outils innovants, sculptures originales… Lors de sa dernière édition parisienne, le salon 3D Printshow a offert un large aperçu de l’univers de l’impression 3D.
« Nous aspirons à aider les professionnels, et attirer de nouveaux consommateurs sur le marché. Nous constituons une plateforme permettant de faire du business et de lancer de nouveaux produits et services », explique à Business & Marchés Kerry Hogarth, CEO des salons 3D Printshow.
La troisième édition parisienne de ces événements (Londres, New York, Paris, Dubai, Berlin, Californie et Madrid en 2015) dédiés à l’impression 3D s’est déroulée vendredi 16 et samedi 17 octobre, au Carrousel du Louvre. « 55 exposants sont présents, et nous comptons sur la venue de 3000 personnes. 80% des exposants de cette édition parisienne 2015 sont français ou revendeurs de produits en France, contre 15% lors de la première session en 2013, ce qui montre un véritable engagement des acteurs locaux », poursuit Kerry Hogarth.
Les salons 3D Printshow comptent rendre compte des tendances émergentes sur le marché de l’impression 3D : « l’automobile, la santé, l’aéronautique et le prototypage industriel constituent des marchés porteurs », observe l’organisatrice. Contrairement à l’édition 2014, la version parisienne 2015 de 3D Printshow n’a toutefois pas proposé d’espace dédié à l’alimentation : « les usages demeurent très limités. Il n’y a pas encore vraiment d’applications déclinables à grande échelle de l’impression 3D dans le secteur food. Il y a encore besoin de développement, et nous en ferons part lors de notre prochaine édition européenne ».
Des brevets pour explorer de nouvelles possibilités
L’exemple d’Applied Kinematics met notamment en lumière les bénéfices potentiels de l’impression 3D dans l’industrie, sans oublier les aspects pratiques permis par les matériaux employés. L’entreprise est dirigée par Patrick Herbault, qui a déposé plus de 40 brevets depuis 1977, notamment dans les domaines de la cinématique de pliage (chariots, poussettes, chaises, tables, etc.) et de l’impression 3D. L’inventeur a réuni ces deux univers afin de réaliser de multiples prototypes d’objets pouvant être aisément pliés, supportant des poids importants (par exemple, un rehausseur avec une capacité de 20 kg), et dont les composants peuvent être imprimés en trois dimensions.
» L’invention consiste à optimiser le procédé de fabrication de la structure interne d’un produit d’un certain volume, grâce à l’impression 3D. Un produit imprimé en 3D sera bien sûr très solide, mais aussi lourd et plus cher. J’ai développé une solution pour réduire le volume du produit en offrant une distribution de matériaux internes optimisé par une structure de remplissage de type en treillis, une structure de remplissage en 3D sur la base de celui d’un cristal, en l’occurrence une structure de diamant, et une structure fractale où le maillage 3D se densifie à l’approche de l’enveloppe du produit », explique Patrick Herbault.
Des entreprises qui élargissent la cible de l’impression 3D
Dans le secteur de l’impression 3D stricto sensu, nombreuses sont les start-up à émerger, à l’instar de Geek of You. Cette société parisienne, qui commercialise des machines de type Reprap et des consommables, mise notamment sur la formation, avec des workshops pour savoir utiliser ou monter une imprimante.
Très présente sur le salon, la société mansoise Makershop, premier e-shop français dédié à l’impression 3D, distribue et revend également du matériel (imprimantes, scanners, stylos) 3D, et assure aussi un service après-vente composé d’une assistance technique et d’une offre de pièces détachables. Elle a mis en avant le 3Doodler 2.0, un stylo dédié aux acteurs des loisirs créatifs. Les recharges en APS, PLA et flexy sont chauffées afin de pouvoir réaliser, à plat et à la main, des créations en trois dimensions. Aucune conception informatique préalable n’est requise.
Le grand public peut lui aussi mordre à l’hameçon de l’impression 3D depuis… une cabine Photomaton. Le leader de la distribution automatique de photos s’est lancé dans cet univers avec 3DMe, une solution de scan en 3D des visages au sein d’installations multifonctions. Le règlement s’effectue dans la cabine, complété par le dépôt d’une adresse e-mail de contact, puis l’utilisateur reçoit la figurine de la taille de son choix (10, 12 et 15 cm) en quelques jours. Lancé au premier trimestre, ce service disponible dans une vingtaine de cabines en France sera prochainement enrichi par une nouvelle version des machines.
Des œuvres qui détonnent
Enfin, comme lors des précédentes éditions du 3D Printshow, l’art n’a pas été oublié. Chirurgien-orthopédiste à Paris, Duong Le Thai a été mis en avant au sein d’un espace étant entièrement consacré à ses créations (ci-dessous).
Professeur agrégé à l’Université East Stroudsburg, en Pennsylvanie (Etats-Unis), Darlène Farris-Labar développe également ses créations sous forme de sculptures imprimées en 3D (ci-dessous). « J’ai essayé de capturer la nature en 3D. Je passe de nombreuses heures sur mon ordinateur pour réaliser mes sculptures. L’impression 3D me permet d’ouvrir les portes de mon imagination, en me rapprochant de la vie réelle », indique-t-elle à Business & Marchés.
Ryan Buyssens travaille également dans le milieu universitaire. Il a réussi à décrocher, en 2014, un poste de professeur adjoint de sculpture et design appliqué à l’Université centrale de Floride avec son œuvre intitulée « Résistance » (ci-dessous). Conçue à partir de pièces imprimées en 3D, elle imite le battement des ailes d’un oiseau et suit les mouvements des spectateurs. « L’impression 3D m’aide à formaliser la complexité de mes idées. Je gagne en efficacité grâce à cette technologie. J’adore concevoir et fabriquer : avec l’impression 3D, je suis servi ! », lance-t-il.
En 2016, l’offre des salons 3D Printshow évoluera. Les salons de Paris, Berlin, Londres et Madrid cèderont leur place à un unique événement organisé à Amsterdam (Pays-Bas). « Le salon sera cinq fois plus grand qu’à Paris », précise Harry Hogarth. Cette nouvelle mouture sera à découvrir du 28 au 30 juin.
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