Focus sur des vins, champagnes, spiritueux ainsi qu’une sélection de cocktails repérés pendant l’année, pour ne pas rater le coche pendant les fêtes.
Tout au long de l’année, Business & Marchés rencontre des producteurs de vins et de spiritueux et fait le point sur l’univers des cocktails. Installé à Ventenac, dans l’Aude, depuis dix ans, Olivier Ramé « essaie de réaliser des vins faciles d’accès », désormais en bio, nous expliquait-il fin novembre au Grand Tasting de Bettane+Desseauve, à Paris. L’Idiot, son 100% merlot, détonne en bouche. Paul (millésime 2017), à base de cabernet franc, s’illustre lui aussi suite à son passage en jarres en terre cuite. Il exporte 50% de sa production. Cette année, le vigneron a été contraint d’acheter des raisins, en raison des ravages du mildiou, qui ont réduit les récoltes de moitié.
Dans les Bouches-du-Rhône, à Trets-en-Provence, le Château Grand Boise, qui bénéficie d’une forte amplitude thermique avec 90 parcelles réparties entre 320 et 650 mètres d’altitude, s’apprête à mettre en bouteille, en février 2019, le Sainte-Victoire (millésime 2018), un rosé qui présente, en finale, un côté poivré (50% syrah, 35% grenache, 15% cinsault). Le 1610 Blanc (AOC Côtes-de-Provence), 50% vermentino et 50% sémillon, sur lie pendant neuf mois, est pour sa part recommandé à table, avec de la volaille à la crème, suggère Jean Simonet, qui distribue ses vins dans les réseaux cavistes et cafés-hôtels-restaurants.
En Gironde, à Marsiac, la cave coopérative des Vignerons de Tutiac met en avant le Lieu-dit Verdot (AOC Bordeaux), issu de la commune de Reignac. Ce vin s’appuie sur le petit verdot, un cépage originaire de Bordeaux massivement déplanté, très demandé ces dernières années. Utilisé pour structurer certains assemblages, il a notamment été exporté en Amérique Latine. L’Un dans l’Autre (AOC Blaye Côtes de Bordeaux) est, quant à lui, issu d’une sélection de trois parcelles. Composé de merlot, cabernet-sauvignon et petit verdot, il ne passe pas en cuves. « Le bois se fond dans le vin », illustrent ses représentants.
Découvertes en Beaujolais
Les 7 et 8 avril 2019, une nouvelle édition de Bien Boire en Beaujolais réunira plus de 200 vignerons dans le Rhône. Nous avions repéré, en avril dernier, trois jeunes vignerons, ainsi que de nombreux producteurs passionnés. A Juliénas, Laurent Perrachon & Fils s’appuie sur le retour au domaine de deux enfants, Adrien (dans les vignes) et Maxime (au service commercial) pour notamment proposer, en vente directe, le Juliénas Roche Bleue (2016), « à partir d’un des crus qui a le plus de caractère : fruits rouges, violette… » 30 ha, dont 11,5 ha en Juliénas, composent l’exploitation. Le Moulin à vent Terres roses (2016), tiré d’un sol granit riche en manganèse, mise, lui, « sur l’élégance des arômes », et les tannins.
A Saint-Amour-Bellevue (Saône-et-Loire), le domaine François 1er, qui a changé de propriétaire il y a un an et demi, s’est enrichi de plusieurs cépages (moulin-à-vent, fleurie, chénas). Le Saint-Amour (2016), issu d’une vinification traditionnelle, est élevé dix mois durant en cuves béton, destinée à aérer les vins. « Il y a beaucoup de réduction en cuves Inox. Nous obtenons plus de finesse et de souplesse, sans surcoût. Beaucoup de jeunes vignerons, ainsi que de grandes maisons, y reviennent », explique son équipe. « Assez gourmand », le Saint-Amour peut accompagner des plats en sauce ou des plateaux de fromage. Un vin blanc, L’Interdit d’amour (2016), issu d’une parcelle en chardonnay entourée de Saint-Amour, se distingue également par ses notes très fruitées.
A Saint-Germain sur l’Arbresle (Rhône), le domaine Patrice Arnaud, qui distribue ses produits chez les cavistes, en CHR et dans les magasins bio, propose un rosé « assez discret », The Rosé. « Le gamay est un cépage idéal, mais il faut savoir choisir ses raisins », rappelle son équipe. En Beaujolais, le Goût de paradis (2015), tiré de vieilles vignes exposées plein sud, s’appuie sur son fort ensoleillement. « Un vin plaisir avec de la classe, de quoi réveiller votre table cet été ou toute l’année », à l’élégante robe rubis profond.
Champagne !
Côté champagne, Veuve Clicquot a présenté, à l’occasion du Grand Tasting, le millésime 2008 de La Grande dame (brut), qui sera disponible en mars 2019 dans les réseaux de prescription. Dosé à 6 grammes de sucre par litre, il est composé à 92% de pinot noir et à 8% de chardonnay. « La Grande dame est notre cuvée de prestige, élaborée lors des années exceptionnelles, comme en 2006. Nous travaillions jusqu’alors avec 60% de pinot noir, la référence de notre maison. Nous allons insister sur la puissance du vin et sur la fraicheur », explique Delphine Laborde, œnologue. Egalement chez LVMH, Moët & Chandon lancera, en janvier, le Grand vintage 2012, à forte proportion de meunier. Le Grand Vintage rosé 2012 et l’Impérial brut sont aussi mis à l’honneur.
A Aÿ (Marne), « la maison de champagne Gosset existait avant que la bulle n’existe », s’amuse son équipe. Depuis 1584, les cuvées se renouvellent. 1 million de bouteilles sont écoulées chaque année, parmi lesquelles le Grand Rosé, « un peu atypique », avec une forte proportion de chardonnay. Pour la Saint-Valentin, la cuvée Grand blanc de blancs (élaborée à partir de raisins de la Côte des Blancs et de la montagne de Reims) sera présentée dans un élégant coffret monogrammé.
Les spiritueux s’offrent en cocktail
Au rayon spiritueux, le distributeur bourguignon Terroirs Distillers lance une nouvelle déclinaison de la gamme Les arrangés de Chatel, ananas-banane flambée. Il peut notamment s’accorder avec des mets de type coco de cabillaud et curcuma, poulpe et tapenade d’olives, ou bien avec de petites bananes flambées accompagnées de noix. Il sera disponible chez les cavistes et en CHR. D’autres références, dans la gamme Héritage de Charrette, s’accordent également bien en food pairing (rhums très vieux, extra vieux, l’Epicé et le Vanillé).
En cocktail, c’est le cognac qui joue actuellement les stars. Le Bureau national interprofessionnel du cognac organise, jusqu’à à la fin janvier, une nouvelle édition de la Cognac cocktail connexion. Début décembre, chez Fréquence, un bar à cocktails du 11ème arrondissement de Paris, étaient ainsi proposés le Touré (cognac, apéritif italien, gingembre, cassis, citron jaune), le Vieille école (cognac, sarrasin, bitters), le Tube (cognac, umeshu, verjus, pamplemousse, eau gazeuse) et le Loud (cognac, schochu de riz, vermouth, et gomasio, un condiment japonais).
Lors de la dernière édition du Paris Cocktail Festival, Dugas a, enfin, mis en avant la gamme de whiskies américains Rebel Yell, dont le Small Batch Rye Bourbon, aux notes très épicées, ainsi que le Small Batch Reserve Bourbon, plus caramélisé en bouche. Celui-ci permet de préparer le Guns n’Roses, avec de la limonade rose et, en garniture, de la menthe fraiche ainsi qu’une pétale de rose. Une note de douceur pour finir l’année.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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