Des distilleries bien installées qui souhaitent innover, des start-up qui s’imposent dans le paysage : l’édition 2017 du Whisky Live fût riche en surprises.
Basée au Royaume-Uni, la distillerie Cotswolds a profité de la quatorzième édition du Whisky Live, le plus grand événement de dégustation de spiritueux en Europe, organisé du 23 au 25 septembre à Paris, pour faire découvrir son premier whisky, après les trois ans nécessaires afin d’y pouvoir accoler le célèbre terme. A 150 kilomètres de Londres, un single malt a donc été conçu par cette entreprise créée en 2014 afin de « refléter les paysages de la région », avec de l’orge cultivée dans les Cotswolds. De fortes notes de malt ponctuent ce whisky fruité, mis en avant parallèlement à un gin à l’International Wine & Spirits Competition (IWSC).
Les produits sont distribués par La Maison du Whisky – également organisatrice du salon – tout comme ceux de Few Spirits, une distillerie américaine créée en 2011 dont le brand ambassador pour le Royaume-Uni, John Young (photo), assure le marketing. Le Rye whiskey (70% de seigle, 20% de maïs, 10% de malt) se distingue par « le contenu généreux du seigle, marié avec la douceur du maïs. Il est patiemment vieilli en fûts de chêne. » Des arômes d’agrumes se dégagent, pour un rendu très doux en bouche. Le Bourbon de Few Spirits (70% de maïs, 20% de seigle, 10% de malt), plus difficile d’accès, offre des notes épicées.
Près de dix ans après sa création, la distillerie Koval, située à Chicago (Etats-Unis), joue elle aussi une partition originale. Son CEO et maître-distillateur, Robert Birnecker, n’est pas peu fier de présenter le premier whisky à base de millet, lancé il y a trois ans, vieilli en fûts de chêne américain du Minnesota. Le Four Grain (avoine, orge maltée, seigle et blé) propose pour sa part des notes de banane au nez et épicées en fin de bouche. Depuis 2012, l’entreprise s’est lancée dans le gin –une tendance forte – avec deux références, dont le Barreled gin, aux arômes de coriandre. Tous ses produits sont biologiques.
Distilleries connues, nouvelles expressions
Au-delà de ces découvertes, le Whisky Live est l’occasion, pour des marques bien installées, de mettre en avant leurs nouveautés, à l’instar du Winter Storm de Glenfiddich, nouvel opus de l’Experimental series lancée il y a un an (avec un incroyable whisky vieilli en fûts de bière IPA). D’emblée, l’emballage du produit, distribué en France par Lixir, est soigné : un élégant flacon blanc en céramique. 20.000 unités seront disponibles dans le monde, et 600 en France – moyennant toutefois près de 270 euros. Issu d’un partenariat avec un vignoble canadien, il est fini durant six mois en fûts de vin de glace (à base de raisins vendangés gelés).
La distillerie Maker’s Mark (Etats-Unis) a quant à elle lancé un nouveau produit en l’espace de cinquante ans avec 46. « Nous avons découvert qu’en épandant soigneusement les bâtons de chêne français et en les insérant dans des barils de Maker’s Mark complètement mûri , nous pouvons contenir les tanins du bois à l’origine de l’amertume », explique l’entreprise, dont les produits sont distribués en France par Rotschild France Distribution. Le produit est disponible depuis mai dernier en CHR et chez les cavistes.
Une nouvelle marque
Impossible, enfin, de ne pas évoquer la nouvelle marque Method and Madness lancée en février par la filiale Irish Distillery de Pernod Ricard. Quatre produits « expérimentaux » comptent « repousser les limites du whisky irlandais » : Spanish oak (fini pendant 12 mois en chêne espagnol de la Galice), Single pot still (mûri dans une combinaison de sherry ex-Oloroso et ex-Bourbon, avant d’être transféré dans des fûts de marrons isérois), un single malt rehaussé en chêne du Limousin et un single cask de 31 ans. La technique au service du goût, assurément.
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