L’adoption de démarches environnementales et sociétales dans les entreprises se heurte aux coûts engendrés et à la difficulté de les instaurer. De nombreuses initiatives tentent d’accélérer le mouvement.
Un an après le déploiement d’une solution de vidéo-conférence combinant salles dédiées et équipements individuels, une grande entreprise d’électronique est parvenue à 1 million de dollars sur les voyages d’affaires et à obtenir un retour sur investissement évalué à 392%, tout en réduisant significativement ses émissions de carbone. Cet exemple, mis en exergue par LifeSize, une filiale de la société suisse Logitech, ainsi que d’autres cas volontiers portés par des firmes telles que Cisco, illustrent le potentiel apport des technologies dans le respect de l’environnement, tout en réalisant des gains de productivité.
Ce scénario, si idéal soit-il, démontre le dilemme auquel font face les chefs d’entreprise, tiraillés entre la volonté d’investir en faveur de la protection de l’environnement, leur mise en conformité, et la nécessité d’effectuer ces évolutions avec un budget limité, et/ou avec une forte promesse de gains par la suite. Les PME sont au cœur de ce problème, leur compétitivité passant non seulement par un positionnement spécifique, mais également par l’optimisation permanente de leur structure de coûts.
Afin d’encourager les entreprises à adopter une démarche vertueuse, au-delà des règlementations essentiellement contraignantes nationales ou supranationales, l’Organisation internationale de normalisation a élaboré ISO 26000, une norme dévolue à la responsabilité sociétale, l’aspect humain se combinant aux problématiques afférant au développement durable. « ISO 26000 stabilise les pratiques et constitue un guide précieux pour compléter la cartographie des risques des entreprises que nous prospectons. Les entreprises les mieux notées sur leur RSE affichent un profil de risque deux fois meilleur que la moyenne », explique à La Tribune Dominique Chevalier, directeur du marché Entreprises chez Generali.
Une normalisation en cours
En établissant un lien entre responsabilité sociétale et environnementale et niveau de risque affecté à une société, l’assureur intègre délibérément l’évolution des pratiques dans l’appréciation qui en sera effectuée. Une telle démarche a en effet pour objectif de concourir à l’amélioration globale du bien-être des hommes et de la planète, en engageant des actions pour réduire la pollution générée, le taux d’accidents, etc. La mesure de l’impact sur les acteurs économiques de ces pratiques constitue une étape quasi-incontournable pour convaincre de leur bien-fondé : la notion du retour sur investissement représente un facteur essentiel d’aide à la décision, en plus du poids exercé par le public.
Si cette pression s’avère a priori moindre dans le secteur public, les acheteurs n’en demeurent pas moins, dans cet univers, sensible à la question. De nombreux appels d’offres comportent désormais, pour l’attribution d’un marché, des critères environnementaux et sociaux. La garantie de l’accessibilité de ceux-ci à tous les fournisseurs éventuels contraint cette attitude, même si l’évolution est particulièrement rapide. « Bien que leurs objectifs soient moins explicites que dans le secteur privé, les acheteurs doivent devenir des acteurs majeurs des achats responsables », explique à Décision Achats Arnaud Salomon, directeur d’un mastère spécialisé en ingénierie des achats.
Le sourcing demeure en effet essentiel dans l’adoption d’une telle démarche, la sélection des bons produits et des partenaires adéquats étant la clef du succès de ces politiques, complétée par la participation active des salariés et des clients.
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