L’immobilier de bureaux doit tendre vers davantage d’intégration dans la ville et d’adaptation au travail collaboratif, estime BearingPoint.
Dans un contexte de poursuite du lancement de nombreux programmes d’immobilier d’entreprise sans locataires attitrés et d’un accroissement du taux de vacance dans plusieurs quartiers d’affaires, ne faudrait-il pas reconsidérer la vision des professionnels du secteur pour créer des locaux mieux adaptés aux attentes des entreprises, mais aussi de leurs utilisateurs les plus affectés par l’implantation et la configuration des bureaux, les salariés ?
A l’approche du Salon de l’immobilier d’entreprise, le cabinet de conseil BearingPoint en appelle à un changement de paradigme. « L’immobilier du XXIème siècle doit s’inscrire dans la stratégie globale des entreprises, en devenant un levier d’image, de bien- être et de productivité au travers d’enjeux multiples qui dépassent largement les seules considérations financières », estime Olivier Chappert, associé, suite à la réalisation d’une enquête menée auprès de 70 salariés des secteurs publics et privés.
Pour BearingPoint, les aspects économiques, sociaux et managériaux doivent être conciliés, la frontière entre les fonctions Immobilier et RH tendant ainsi à s’estomper. Les gains financiers ne peuvent ainsi être les seules motivations d’un déménagement : si l’argument financier est important dans un tel choix, celui-ci « ne peut pas rester le seul critère de décision de partir ». L’emménagement dans de nouveaux locaux est souvent l’occasion de repenser leur aménagement afin de s’adapter à l’évolution des modes de travail et d’apporter pour certaines entreprises davantage de services à leur personnel.
Des bureaux bien desservis et adaptés au travail collaboratif
Les dessertes en transports en commun constituent néanmoins le premier critère retenu par les salariés dans le choix de la localisation de leur lieu de travail, 74% des répondants le considérant comme « très important ». Cette préoccupation, liée à la volonté de bénéficier de nombreux services périphériques (commerces, restaurants…), explique la préférence marquée pour une implantation en centre-ville, devant les quartiers centraux des affaires. Les quartiers périphériques en devenir ne recueillent pas en revanche l’assentiment des sondés, malgré le phénomène constaté « d’élargissement » des villes.
Les open-spaces semblent pour leur part correspondre à une volonté de tendre vers davantage de collaboration au sein des entreprises. 46% des répondants considèrent que les bureaux partagés accueillant jusqu’à quatre personnes constituent le type d’aménagement le plus adapté à l’exercice de leur activité, devant les open-spaces (44%) et les bureaux individuels fermés (10%). « Nous constatons aujourd’hui une tendance de fond d’évolution vers les espaces dynamiques combinés à des espaces de convivialité et des ‘box’ où les collaborateurs peuvent s’isoler », indique BearingPoint. L’émergence du télétravail renforce le besoin d’échanges in situ, lorsque les collaborateurs passent dans les locaux de l’entreprise.
Un élément constitutif de l’identité de l’entreprise
Davantage adaptés aux pratiques professionnelles et aux souhaits de leurs utilisateurs, les nouveaux locaux constituent également un levier d’image. 90% des personnes ayant répondu à l’enquête considèrent que l’immobilier fait partie intégrante de la carte d’identité d’une entreprise. Le type de bâtiment et la vétusté du bâti font également l’objet d’une attention particulière de la part des salariés. « Le sacro-saint calcul de ROI (retour sur investissement) doit être repensé pour intégrer les impacts immatériels et intangibles mais très puissants d’un choix immobilier », considère Olivier Chappert.