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La politique monétaire, clef de la croissance des pays émergents

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L’inflation et les conditions de financement sont au cœur du développement économique des pays émergents.

Les pays émergents conservent leur attractivité, estime EY (ex-Ernst & Young). Le cabinet d’audit et de conseil mise sur une croissance de 4,7 % en 2014 et de 5 % en 2015 des vingt-cinq pays à la croissance rapide (rapid growth markets, ou RGM*) qu’il a identifié. Les turbulences que traversent certains d’entre eux ou la conjoncture défavorable sont de mauvais moments à laisser passer : « l’incertitude à court terme au sein des RGM ne peut justifier l’inertie des entreprises. Les opportunités créées par les changements démographiques et économiques à long terme sont vouées à perdurer », indique Mohamed Mabrouk, associé.

Les pays à croissance rapide du continent asiatique devraient mieux s’en sortir que ceux du continent américain dans les prochains mois. Les performances économiques de la Chine bénéficient à l’ensemble de la région. Le pays devrait voir son produit intérieur brut (PIB) gagner 7,3 % en 2014. EY fait part de son questionnement sur les sources des investissements dans le pays, en s’interrogeant sur la part du secteur privé, qui tire l’emploi. En Inde, où le PIB gagnerait 4,9 % à la fin de l’année, la croissance des exportations et de bonnes récoltes agricoles favoriseraient l’économie. L’inflation pèse néanmoins sur celle-ci.

Le Brésil et la Turquie en quête de nouveaux moteurs de croissance

Au Brésil, le PIB a reculé au troisième trimestre 2013 pour la première fois depuis 2009. En 2014, la baisse atteindrait 1,7 %. Le pays, qui peut notamment s’appuyer sur son poids dans le secteur de l’agriculture, fait lui aussi face à l’inflation. « Pour redynamiser son modèle économique, le Brésil a besoin d’accroître l’investissement et la productivité », expliquait en janvier dernier la banque néerlandaise Rabobank. Le pays ne peut plus, aujourd’hui, compter sur la croissance de la consommation. L’économie turque devrait également se contracter en 2009 (-3,3 %). Le financement et la baisse de la livre turque sont en cause. Le PIB devrait rebondir en 2015 et en 2016.

Signe de l’importance de la question, EY ajoute que les pays de son panel « attendent avec nervosité de voir comment les marchés vont réagir à la perspective d’un resserrement monétaire aux Etats-Unis et ailleurs en 2014 ». Les entreprises qui souhaitent s’y implanter doivent surmonter ces difficultés. L’expansion de la classe moyenne ainsi que l’augmentation de la demande en infrastructures constituent des arguments de choc pour les convaincre de passer à l’acte.

*Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Mexique, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, Ghana, Inde, Kazakhstan, Nigeria, Pologne, Qatar, République Tchèque, Russie, Turquie, Ukraine, Chine et Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Thaïlande et Vietnam.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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