Les administrés éprouvent encore des difficultés à s’emparer des données publiques.
Le lancement officiel, après quelques semaines d’activité, du site « Open data » du département des Hauts-de-Seine s’inscrit, selon son président Patrick Devedjian, dans une nouvelle forme de relation avec ses administrés. « Le contribuable aura accès aux données et pourra plus facilement nous demander des comptes », a-t-il indiqué, ajoutant que cette mise à disposition de données publiques contribuera au développement de nouvelles activités économiques.
Ces deux volets constituent des points indissociables des projets d’open data menés par les collectivités territoriales (essentiellement des agglomérations et des départements) : la mise en ligne des données doit – idéalement – être suivie de développements technologiques, sous forme d’applications mobiles par exemple, pour faciliter leur exploitation.
Obligation régie par la loi 78-753 du 17 juillet 1978, l’ouverture des données publiques a fait par la suite l’objet de nombreux textes – ordonnances, décrets, circulaires… – précisant notamment les conditions d’accès à celles-ci, le signal le plus fort ayant été envoyé par l’Etat consistant en le lancement, par le biais d’Etalab, du site data.gouv.fr fin 2011.
Des fichiers exploitables… mais pas forcément pour le grand public
Proposées dans des formats exploitables (des fichiers de type Excel et non des documents PDF, par exemple), les données sont difficilement consultables en tant que telles par les internautes, mais constituent une forme de réponse la plus neutre possible aux demandes d’informations envoyées aux administrations. « Le plus important est sans doute de travailler pour que ces données permettent d’infléchir les politiques publiques », explique à Acteurs publics Henri Verdier, directeur d’Etalab, mission placée sous l’autorité du Premier Ministre en charge de l’ouverture des données publiques.
Au niveau des collectivités, Rennes Métropole a mis son site en ligne dès 2010, suivie par Paris et nombreuses autres villes. Le principe de « licence ouverte », qui permet une libre réutilisation des données, de manière gratuite, prévaut, et ce même si cette mise à disposition des fichiers a un coût (collecte, qualification, développement et tenue du site…)
Ce dernier point est particulièrement sensible pour les collectivités, tout comme la difficulté à agréger des données réparties dans différents services et conservées sous différents formats. Le Conseil général de la Gironde et la Région Aquitaine proposent ainsi un site mutualisé tentant de répondre à ces écueils.
Pour parvenir à une véritable interaction, au moyen de ces données, entre les collectivités et les citoyens, les initiatives se multiplient. En Belgique, la ville de Bruxelles a ainsi regroupé l’ensemble de ses services numériques – open data, Wiki, guichet administratif en ligne… – dans le portail « E-Bruxelles », tandis que le Conseil général de Saône-et-Loire regroupe les différentes applications crées au moyen des données publiées.
Une rencontre nationale consacrée aux relations entre l’open data et le concept de « médiation numérique », organisée le 31 janvier par l’Association régionale de soutien aux espaces numériques de l’information et de la communication, fédérant divers acteurs en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, permettra par ailleurs d’approfondir cet enjeu.